Immobilier
Travailler fort pour l’eau douce
Par Louis Giguère
L’été 2025 s’annonce intéressant pour les organismes et les associations de riverains impliqués dans la gestion de l’eau dans les Laurentides. En effet, en septembre dernier, le gouvernement du Québec a dévoilé le Plan national de l'eau, une initiative majeure visant à renforcer la protection, la restauration et la mise en valeur des ressources hydriques de la province. Ce plan est soutenu par le Fonds bleu dont le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs est responsable et qui est doté d’un budget de 500 M$.
La gestion de l’eau par bassins versants
La qualité de l’eau est un enjeu majeur dans les Laurentides où villégiature, augmentation de la population (et des services qui y correspondent) et industrialisation se côtoient. Elle est un élément important de la valeur immobilière et de l’attrait de la région, et il est rassurant de savoir qu’elle est prise en charge sérieusement. La Politique nationale de l’eau du Québec a été instaurée en 2002. Elle a conduit à la création de 40 organismes de bassins versants (OBV) dont chacun est responsable de la gestion de l’eau sur un territoire défini.
Les OBV les plus actifs dans notre coin des Laurentides sont celui de la rivière du Nord (Abrinord) et celui des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon (OBV RPNS). Le premier couvre une partie importante de la région – 3 354 lacs et 16 167 milieux humides – dont certains lacs bien connus tels que le lac Saint-Joseph, le lac Manitou, le lac Masson et le lac des Sables. Le second, soit l’OBV RPNS compte sur son territoire le bassin versant de la rivière du Diable qui constitue le plus important « sous-bassin » de cette grande zone de gestion. Ce dernier inclut notamment les lacs de Mont-Tremblant.
Plan national, actions locales
Ces organismes sont aux premières loges pour la mise en œuvre du Plan national de l’eau qui compte sept grandes orientations :
- Assurer une eau de qualité à la population
- Protéger et restaurer les milieux aquatiques
- Renforcer la résilience aux changements climatiques
- Promouvoir une utilisation durable de l’eau
- Améliorer les connaissances et le suivi des ressources en eau
- Sensibiliser et mobiliser la population
- Assurer et renforcer la gestion intégrée des ressources en eau
Les OBV ont pour principal mandat d’élaborer un Plan directeur de l’eau (PDE) pour leur territoire. Ce document comprend un portrait et un diagnostic du bassin versant, identifie les enjeux en lien avec les sept grandes orientations du Plan national de l’eau, et propose des orientations et un plan d’action.
Objectifs et projets ambitieux
Dans le Plan directeur de l’eau de l’OBV des rivières Rouge, Petite-Nation et Saumon
2025-2034, on trouve les problématiques de l’heure et les objectifs fixés pour les gérer. Par exemple : « D’ici 2032, maintenir à moins de 25 le nombre total de lacs colonisés par le myriophylle à épis ». Il s’agit d’un problème majeur et complexe qui cause des maux de tête à bien des propriétaires riverains dont la valeur de la propriété est à risque. On mentionne aussi l’adoption d’un plan d’entretien des chemins et fossés autour des lacs en zone de consolidation et de développement pour 60 % des municipalités du territoire. C’est un enjeu majeur pour la protection contre l’érosion et les eaux de ruissellement. Ces deux enjeux ne sont que quelques exemples de l’ambitieux plan de cet OBV.
Dans le cœur des Laurentides, l’OVB de la rivière du Nord (Abrinord) ne fait pas que suivre le courant. Il est un acteur déterminant dans un projet d’envergure qui regroupe les municipalités de Saint-Jérôme, Prévost, Piedmont, Saint-Sauveur, Sainte-Adèle, Val-Morin, Val-David et Sainte-Lucie-des-Laurentides. Celles-ci travaillent en consortium à l’élaboration d’un Plan de protection des sources d’eau potable (PPS).
En effet, Saint-Jérôme puise son eau potable dans la rivière du Nord. La qualité de cette eau dépend directement des efforts faits en amont pour en assurer la qualité. En janvier dernier la directrice de cet OBV, Mélanie Lauzon commentait ainsi le projet : « Ce projet reflète exactement la mission de la gestion intégrée de l’eau, démontrant l’importance d’une solidarité amont-aval du territoire en réponse aux menaces potentielles mises en lumière par des analyses de vulnérabilité conformes au Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) du Gouvernement du Québec. »
Voilà qui augure bien pour la préservation de cette richesse, la cohésion des interventions et la valeur immobilière de la région où la qualité de l’eau joue un rôle déterminant.
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