Restauration et tourisme
Des restaurateurs résilients dans les Laurentides
Le président directeur général de l’Association Restauration Québec (ARQ), Laurence-Olivier Malouin-Trudel était de passage au Stone Haven de Sainte-Agathe le 2 mai dernier. L’info en a profité pour le rencontrer afin de parler des défis que rencontrent les restaurateurs et l’industrie du tourisme dans les Laurentides.
Organisé par la Chambre de Commerce du Grand Sainte-Agathe, le diner-conférence avait pour objectif de présenter aux gens du milieu des outils pour mieux appréhender l’avenir.
« La restauration, l’hôtellerie et le tourisme, c’est une synergie », observe d’entrée de jeu Laurence-Olivier Malouin-Trudel qui a tout au long de son parcours acquis de solides compétences en gestion tant en comptabilité qu’en ressources humaines. « Au Québec, on parle d’une industrie qui emploie entre 230 000 et 235 000 personnes, c’est vraiment énorme.»
«Les Laurentides, c’est la 4e plus importante région en termes de restauration.»
-Laurence-Olivier Malouin-Trudel
Une industrie vitale
L’industrie de la restauration et du tourisme est vitale pour l’économie des Laurentides, rappelle le directeur général de la Chambre de Commerce du Grand Saint-Agathe, Alexandre Girard-Duchaine. « Un emploi sur deux dans notre MRC est lié directement ou indirectement à l’industrie touristique », souligne-t-il. Notons que 370 entreprises de restaurations sont membres de l’ARQ dans les Laurentides.
La restauration étant un des secteurs les plus touchés par la pandémie, plusieurs gestionnaires ont changé leur pratique pour demeurer en vie. « À l’heure actuelle l’industrie se remet à peine de la pandémie qu’elle doit faire face aux effets de l’inflation. L’inflation fait augmenter les chiffres d’affaires des restaurateurs, mais les marges ont diminué au cours des derniers mois. On constate une stagnation, voir une légère diminution dans les ventes réelles », indique Laurence-Olivier Malouin-Trudel.
De plus, les remboursements du CUEC (compte d’urgence pour les entreprises canadiennes) en janvier, ont aussi réduit les chances des restaurateurs de rattraper une partie du manque à gagner. « Les restaurateurs pensaient se refaire pendant l’été, mais les feux de forêt et la météo défavorable ça a eu un impact sur l’achalandage.»
À Sainte-Agathe, la vétusté de certains espaces commerciaux au centre-ville de Sainte-Agathe aurait aussi été un défi supplémentaire. « Malgré tout, on voit de beaux projets voir le jour comme le projet de Ghislain Valade avec sa Station des saveurs. Ce sont de nouvelles initiatives innovantes qui vont attirer des gens et qu’on se doit de saluer », indique Alexandre Girard-Duchaine.
L’avenir
L’industrie de la restauration est très liée à l’industrie du tourisme et comme il a été possible de le constater au cours des dernières années, ce secteur d’activité est de plus en plus affecté par les changements climatiques et les catastrophes naturelles.
Plusieurs changements dans le comportement des consommateurs ont aussi poussé certains restaurateurs à restreindre leur menu et à diversifier leurs services. « Les gens sont maintenant davantage à la recherche de proposition de valeur. Que ce soit de la vente en épicerie, de la livraison ou de la commande pour emporter, il faut regarder des avenues où on peut avoir un modèle d’affaires qui n’est pas concerté exclusivement sur le service en salle, parce que c’est la première chose qui va être touchée si on a d’autres catastrophes », explique M. Malouin-Trudel.
Ainsi, les restaurateurs qui s’en sortent le mieux sont ceux qui sont en mesure d’innover et de gérer leur entreprise avec rigueur. « On parle de petites marges en restauration, de l’ordre de 2 % à 4 %. Ce sont des gens passionnés et investis, mais ceux qui vont le mieux s’en sortir, ce sont ceux qui vont être en mesure d’être de bons chefs, mais aussi de bons gestionnaires. Bien gérer ses finances, bien gérer son personnel, c’est la clé. »
« J’aimerais rassurer les gens, on a une association forte et il y a de bonnes discussions au niveau politique pour faire des gains prochainement pour notre industrie. Continuez d’être résilients, continuer à être aussi passionnés malgré les défis. On vous remercie d’être-là, vous êtes vraiment importants », conclut le président-directeur général de l’Association Restauration Québec.
Avant et après la pandémie
Selon l’ARQ, en février 2020, 21 232 restaurateurs étaient en activités au Québec, comparativement à 17 802 en janvier 2024, soit une baisse de 16.2 %
Dans les Laurentides, ils étaient 1 608 en février 2020, tandis qu’ils étaient 1 369 en janvier 2024, une baisse 14,9 %.
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