L’autisme, le bon mois pour en parler
L’info a profité du mois mondial de l’autisme pour s’entretenir avec Vicky Lafontaine, directrice générale adjointe d’Autisme Laurentides. Celle-ci a dressé un portrait des besoins criants et ressources des familles de la région.
Sur le territoire laurentien, un organisme se charge des services offerts aux personnes avec cette condition. Il s’agit d’Autisme Laurentides, avec une collaboration du Prisme pour le secteur de Mont-Laurier. L’organisme principal existe depuis 1993, moment où Robert Prud’homme cherchait à sortir les personnes avec ce trouble ainsi que leur famille de l’isolement. Il tenait aussi à aménager de l’aide pour les familles et l’entourage de ces personnes.
Depuis, Autisme Laurentides remplit bien ce mandat avec une foule d’activités comme des soirées de discussion entre personnes autistes, entre frères et sœurs de ces personnes et entre membres de leur famille élargie. L’organisme offre également du répit et des activités de jour aux personnes de plus de 21 ans qui ne peuvent intégrer le marché du travail. Un volet intégration à des plateaux de travail existe également chez Autisme Laurentides. Le Centre Autisme Laurentides à Blainville est ouvert 7 jours sur 7 et fonctionne à pleine capacité.
Selon Vicky Lafontaine, directrice générale adjointe de l’organisme, « une demande existe pour en faire davantage et 2 ou 3 autres centres pourraient exister » pour combler les besoins, mais la contrainte est celle de la main-d’œuvre, car chaque participant doit être accompagné d’un intervenant à temps plein. En ce moment, le centre de Blainville accueille 9 participants par jour et 11, quand c’est possible selon la sévérité des cas, la fin de semaine.
Les deux programmes phares de l’organisme sont : un programme structuré à l’intention des familles après l’annonce du diagnostic d’un trouble du spectre de l’autisme chez un des membres. Il comprend une trousse de base, un guide du parent, la possibilité de participer à des soirées et des ateliers avec la famille élargie. L’autre programme consiste aux moments magiques en famille : activité différente à chaque saison comme, au printemps, la cabane à sucre et, en hiver, les glissades sur la neige cette année. Ces rassemblements sont organisés afin de briser l’isolement et d’offrir aux familles un moment magique sans gêne de déranger les neurotypiques et sans peur du jugement.
1 enfant sur 64
Le mois d’avril est le mois de l’autisme au Québec et la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme est soulignée le 2 avril. Chaque année, le geste à poser est celui de porter des bas différents dans chaque pied pour montrer une différence pas si évidente à remarquer. En quelques mots, le trouble du spectre de l’autisme (TSA pour les intimes) fait partie de l’ensemble des troubles neurodéveloppementaux décrit dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et des troubles psychiatriques. Le trouble du spectre de l’autisme est habituellement présent dans la petite enfance, mais peut apparaître de façon plus évidente au moment de l’entrée à l’école. C’est un état qui se manifeste différemment selon les personnes, d’après Autisme Québec.
Les 315 membres d’Autisme Laurentides participent donc de différentes façons aux activités et le benjamin a 2 ans et demi et le doyen, 68 ans. L’organisme est en ce moment même à la recherche de statistiques précises sur la présence de la condition dans la population québécoise et laurentienne, mais le dernier recensement au Québec évoquait un chiffre de 1 enfant sur 64 et de 4 fois plus de garçons que de filles affectés par cette condition. Par contre, le nombre de diagnostics est en constante augmentation et le chiffre risque d’être beaucoup plus élevé au prochain dénombrement selon Vicky Lafontaine. Elle mentionne que « les délais pour obtenir un diagnostic sont longs, qu’il y a beaucoup de demandes » et que le processus varie énormément d’un cas à l’autre.
Le but du mois de l’autisme est surtout d’en apprendre davantage à la population en général sur les troubles du spectre de l’autisme. Il cherche aussi à démontrer les besoins des autistes et de leurs familles à la maison et en société. Il met de l’avant les attitudes inclusives à adopter, « que ce soit au travail ou dans la rue » toujours selon Mme Lafontaine. Il tend à démontrer que c’est en faisant preuve de compréhension envers la situation de ces personnes et en s’y adaptant que toutes les personnes pourront mieux vivre en société. Les caractéristiques divergent, « mais une attitude ouverte et un regard sur les capacités et les qualités des personnes autistes feront toute la différence.»
Selon Mme Lafontaine, « il faut en parler, plus on en parle, plus l’information va circuler que ce soit sur les réseaux sociaux, par la Fédération québécoise de l’autisme … et c’est de faire de l’inclusion » qui va sensibiliser chaque membre de la société.
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