Flèche Laurentides
Immobilier : après l’attente, on passe à l’acte!
L’inflation se rapproche de la cible visée par la Banque du Canada pour la première fois depuis les hausses successives des dernières années. En effet, un taux de 2,9 % (plus bas que la prévision de 3,3 %) a été observé en janvier, ce qui le place dans la fourchette de la Banque pour la réduction du taux d’intérêt. Observons de plus près de cette tendance.
Louis Giguère, B.A. ecn.; M. Sc., courtier immobilier résidentiel
Un peu d’air frais
En freinant les dépenses, l’inflation recule graduellement. La Banque prévoit que l’inflation restera autour de 3 % durant le premier semestre de 2024 et qu’elle reviendra à la cible de 2 % en 2025. Voilà de bonnes nouvelles! Cela ne veut pas dire que les dépenses associées à tous les postes budgétaires des ménages diminueront, mais considérant l’importance du paiement d’une hypothèque dans le budget familial, ça amène un peu d’air frais, Selon Statistique Canada, le coût de l’intérêt hypothécaire a subi une augmentation de 54 % dans les deux dernières années et de 27 % l’année dernière, loin devant l’épicerie qui a connu une hausse de 15 % dans les deux dernières années et de 3,4 % l’année dernière. La hausse des prix dans tous les postes budgétaires a eu un effet important sur le pouvoir d’achat des ménages, mais lorsqu’on touche au taux d’intérêt, l’effet sur l’activité immobilière est direct et substantiel.
Acheteurs en attente et sélectifs
Cette baisse du taux d’intérêt est attendue par une grande proportion d’acheteurs. Un sondage Léger mené pour le compte de Royal LePage indique que la moitié des acheteurs de maisons qui ont mis leur projet d’achat sur pause attendent que le taux baisse pour revenir sur le marché. Dans l’intervalle toutefois, mon expérience démontre qu’ils sont actifs : ils observent le marché, visitent des propriétés à vendre et font différents scénarios d’achat. Ces observations sur le terrain m’ont amené en novembre dernier à intituler un article « Acheteurs sélectifs et plus-value pour les vendeurs ». Les acheteurs informés savent ce qu’ils veulent et les vendeurs cherchent à optimiser la plus-value enregistrée durant la pandémie. La situation évolue, mais elle est toujours fortement influencée par ces deux comportements.
Lorsqu’on regarde plus en détail dans le plus récent Baromètre publié par l’APCIQ, on remarque que le marché est acheteur dans les segments au-dessus de 680 000 $ dans les agglomérations de Saint-Sauveur et de Sainte-Adèle, notamment. Cela signifie plus de choix pour ceux qui cherchent (dont plusieurs attendent la baisse des taux d’intérêt) et des vendeurs qui maintiennent leur prix (notons que près de 70 % des ventes ont été réalisées au prix demandé dans la grande région des Laurentides).
D’ailleurs, les ventes que j’ai réalisées l’an dernier l’ont été en majorité avec des acheteurs qui n’avaient pas besoin de financer leur achat à hauteur de 80 % par un prêt hypothécaire. Ils ont plutôt investi du capital et acheté pour le long terme, confiants que leur investissement allait porter fruit. La très bonne tenue des prix médians l’an dernier, alors que l’inventaire augmentait et que les ventes diminuaient, démontrait d’ailleurs la stabilité de la valeur des unifamiliales dans les Laurentides. Cette année, nous verrons une autre strate d’acheteurs se présenter sur le marché : ceux qui devront contracter une hypothèque plus importante.
Un début d’année actif
Déjà en ce début d’année dans la grande région des Laurentides (de Mirabel à Labelle) les inscriptions en vigueur sont en augmentation de 32 %, les ventes de 17 % et le prix médian en hausse de 11 %. Dans la MRC des Pays-d’en-Haut, (du Lac-des-Seize îles à l’Estérel et de Sainte-Adèle à Sainte-Anne-des Lacs) les nouvelles inscriptions sont 30 % supérieures à celles enregistrées en début d’année 2023, les ventes sont de 50 % supérieures et le prix médian en hausse de 32 %. On observe des résultats similaires dans la MRC des Laurentides (qui comprend Mont-Tremblant). La hausse du prix médian indique deux phénomènes : le choix des acheteurs a pu porter sur des résidences dont le prix était plus élevé en raison des caractéristiques de la propriété (nombre de chambres, grandeur du terrain, rénovations, etc.) d’une part, et d’autre part en raison d’une augmentation du prix de résidences similaires entre le début de l’année 2023 et le début d’année 2024. Dans les deux cas, ce sont des montants supérieurs à ceux du début de l’année 2023 qui sont consacrés à l’immobilier dans les Laurentides. Le nombre de ventes est nettement supérieur car plusieurs sont d’avis que la tempête des taux est terminée, et il y a de l’inventaire. On observe donc de bonnes conditions de marché.
Le 6 mars, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 5 %. « Il est encore trop tôt pour penser à le baisser », a indiqué le gouverneur de la Banque Tiff Macklem. Notons qu’il a toutefois réitéré son message de janvier à l’effet que les hausses de taux sont terminées! Reste à voir combien de temps durera cette période de stabilisation. Les économistes de la Banque Royale du Canada, de Desjardins et de la TD anticipent une première baisse vers le mois de juin. Espérons que cette fois sera la bonne!
Profondément enraciné dans les Laurentides, Louis Giguère possède un baccalauréat en économie et une maîtrise en marketing du HEC de Montréal. Avant de devenir courtier immobilier, il a fait carrière en design, communications et marketing. Il sait créer de la valeur et mettre en évidence les attributs-clés des lieux et du patrimoine bâti laurentiens. Journaliste indépendant, il a écrit plusieurs articles sur des projets immobiliers, des maisons d’architectes, les tendances en consommation et le style de vie dans différents médias québécois.
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