Défendre les droits des femmes toute l’année, plaide la FFQ
La précarité économique et la sous-valorisation des emplois majoritairement occupés par les femmes sont au cœur des préoccupations de la Fédération des femmes du Québec.
« Si on a une date spécifique qui nous donne de la visibilité qui nous permet justement de mettre les enjeux sur la table mais évidemment que ces enjeux devraient faire partie de nos discussions toute l’année ceci c’est évident », lance Sylvie St-Amand, la présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ).
À l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, la Fédération met en lumière les défis persistants auxquels sont confrontées les femmes dans la société actuelle. Mme St-Amand souligne que malgré les avancées, de nombreuses luttes demeurent pour l’égalité des genres.
La précarité économique et la sous-valorisation des emplois majoritairement occupés par les femmes sont au cœur des préoccupations. « Les emplois majoritairement occupés par les femmes sont sous-valorisés, sous-payés, ce qui maintient les femmes dans un niveau de pauvreté assez inquiétant », affirme la présidente de l’organisme.
Un contexte économique difficile
Cette situation est exacerbée par l’inflation et la hausse du coût de la vie, qui frappent durement les femmes, notamment celles qui sont monoparentales et s’occupent seules de leurs enfants.
La FFQ met également l’accent sur la situation particulièrement difficile des femmes issues de communautés marginalisées, incluant les femmes racisées et celles issues de l’immigration. « Une femme racisée gagne 67 sous comparativement à un dollar pour un homme blanc », souligne la présidente de la FFQ, mettant en évidence les disparités salariales qui s’ajoutent aux défis de discrimination et de racisme.
La crise du logement représente un autre enjeu majeur, aggravant la précarité des femmes. « La crise du logement touche les femmes également… les logements abordables se font très rares », explique-t-elle. Cette crise a un impact disproportionné sur les femmes, en particulier celles qui sont seules ou avec enfants, accentuant ainsi les inégalités de genre.
La santé mentale et les addictions touchent également les femmes, bien que ces problématiques ne soient pas exclusives à un genre. Cependant, les spécificités des expériences des femmes dans ces domaines méritent une attention et des réponses adaptées.
L’analyse différenciée selon les sexes
Face à ces enjeux, la FFQ plaide pour une approche globale et intégrée pour combattre les inégalités. L’application d’une analyse différenciée selon les sexes et les identités (ADS+), qui prend en compte les impacts spécifiques des politiques et des lois sur les femmes, est vue comme une solution potentielle.
« Appliquer une analyse ADS+… favoriserait une plus grande égalité entre les femmes et les hommes », insiste Mme St-Amand. Cette approche permettrait de mieux identifier et corriger les biais et les inégalités systémiques qui perpétuent la discrimination.
En dépit de l’existence d’outils d’analyse et de données soulignant les inégalités, la FFQ déplore le manque d’application concrète et systématique de ces outils par les gouvernements. Pour avancer vers l’égalité, il est essentiel que ces analyses et données se traduisent en actions et politiques publiques ciblées, répondant aux besoins spécifiques des femmes dans toute leur diversité.
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