Projet Bibliothèque vivante
L’art au service de la communauté
Rencontre avec Robin Hutchinson
Depuis 40 ans, l’artiste Robin Hutchinson travaille comme potière à Val-David. Son studio situé sur la rue Tour-du-Lac bouillonne d’activités : travaux en cours, visiteurs curieux, étudiants en apprentissage, etc. Les élèves de 5e année de l’école Saint-Jean-Baptiste ont eu la chance de rencontrer cette femme passionnée, généreuse et impliquée dans sa communauté. Découvrez l’artiste sous le regard des jeunes curieux.
Comment as-tu su que tu voulais être potière?
Je ne me destinais pas à cette carrière, je ne savais même pas que ça existait. La première fois que j’ai touché à de l’argile, j’ai été émue et j’ai su que je voulais travailler avec cette matière. C’est l’écoute de mon instinct et une série de choix qui m’ont mené à ce chemin à des années-lumière de mes aspirations du départ. En effet, je voulais faire des études de médecine!
Qu’est-ce qui vous a amené à Val-David?
Je me suis installée ici après mes études aux Beaux-Arts à Montréal. J’étais déjà familière et amoureuse de l’endroit grâce à mes visites de jeunesse au chalet familial. J’ai ensuite eu des invitations de céramistes et de belles opportunités pour faire partie de projets comme les Créateurs associés (un des plus grands rassemblements d’artistes au Québec dans les années 1975 à 2000). Ça a été un privilège pour moi de rencontrer des artistes déjà bien établis, ils m’ont beaucoup appris et j’ai pu me développer.
Tu t’inspires beaucoup de la forêt dans ton art, comment peut-on voir la nature dans tes œuvres?
Je m’inspire de ce que je trouve beau dans la nature et j’explore avec tous les éléments : les feuilles sous l’eau courante, la cendre, la terre, l’argile locale, la glace, l’écorce des arbres, mon jardin de fleurs et de légumes. Quand on touche mes œuvres, on peut ressentir avec les doigts la texture d’une feuille ou d’une écorce par exemple.
Pourquoi as-tu décidé de t’impliquer dans le projet des Bols de partage?
Chaque année depuis 15 ans, dans le cadre du Marché public, le kiosque Bols du partage ou Empty Bowls (mouvement qui a vu le jour au Michigan en 1990) permet de vendre des bols uniques confectionnés par les artisans potiers et des bénévoles du village. Il s’agit d’un beau coup de pouce pour nourrir la communauté du village dans le besoin et, chaque année, des milliers de dollars sont remis au comptoir alimentaire de Val-David grâce à ce projet.
Quand on a faim, on ne peut pas donner à l’autre, faire de son mieux ou aider. Si tout le monde mange à sa faim, on peut faire plus comme société.
Quel aspect de ton travail préfères-tu?
C’est le moment présent! Quand je suis en période de recherche, je ne veux pas quitter cette étape, je continuerais à l’infini. Ensuite, je plonge dans la création et c’est aussi ma partie préférée et j’ai de la difficulté à faire la transition vers la prochaine étape! Et l’histoire se répète pour la cuisson ou encore le glaçage!
Est-ce que tu t’es déjà blessée dans le cadre de ton travail?
Oui, j’ai eu des problèmes de dos et d’épaules entre autres et avec la mobilité de mes mains. C’est un travail très physique et répétitif. Pour préparer mieux mon corps et éviter de me blesser, j’ai intégré à mon quotidien du yoga et des étirements. Mon corps est mon outil de travail principal, je dois en prendre soin.
Quel serait ton plus grand rêve?
J’ai toujours aimé enseigner et j’aimerais qu’il existe une école de poterie à Val-David au cœur de laquelle tous les potiers de la région pourraient participer.
Où exposes-tu tes œuvres?
On peut trouver certaines de mes œuvres à l’année dans différentes galeries. Aussi, je participe au festival 1001 pots, la plus grande exposition de céramique au Québec, depuis plus de 30 ans. Cette année, j’exposerai au début de l’été au Centre d’exposition de Val-David. Mon atelier est toujours ouvert aux visites et chaque année, je propose des journées portes ouvertes.
« C’est important de participer à la société, d’être curieux, d’investir son énergie et d’y mettre toute sa passion. Il ne faut pas seulement prendre ce que les autres avant nous ont laissé ou encore emprunter à ceux qui viendront après nous, il faut apporter quelque chose, faire une différence. Ça rend la société plus riche. » – Robin Hutchinson
Témoignages
« Je trouve que les poteries sont très belles. Je les aime parce qu’elles ont des empreintes de la nature, comme des feuilles. Ça ajoute quelque chose de très beau. J’aime beaucoup la nature. En plus nous pouvions toucher les poteries. » – Azélie
« C’était vraiment intéressant la façon dont elle parlait avec beaucoup de passion et je trouvais très fascinant aussi qu’elle utilise la nature pour créer ses œuvres. J’ai beaucoup aimé ce livre vivant! » – Zoé
« Robin est une artiste passionnée qui aime son travail qui est minutieux et intéressant. » – Mathéo
« C’était très intéressant d’en savoir plus sur une passionnée de poterie et de connaitre Robin. Elle m’a vraiment inspiré avec son art fabuleux que nous avons eu la chance de toucher et d’observer de près. J’ai aimé qu’elle nous raconte l’histoire des œuvres et les matériaux qu’elle a utilisés. » – Mattis
« J’ai aimé le semi anglais et le semi français parce que ça nous pratique à parler en anglais. » – Leslie
Le projet intergénérationnel Bibliothèque vivante signé Maison Phoenix permet aux jeunes d’emprunter un « livre vivant » et d’échanger avec une personne inspirante de leur village grâce à une entrevue en classe. Cette entrevue a été menée en anglais et en français dans le cadre du programme d’immersion. Certains jeunes journalistes ont été sélectionnés pour témoigner de leur expérience en vidéo. Pour visionner la capsule.
Ce projet est possible grâce au soutien financier de la Fondation Tremblant.
Cet article est le premier d’une série de trois.
Pour en savoir plus sur le projet Bibliothèque vivante.
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