Villa Notre-Dame à Sainte-Agathe
Des pieuvres de tricot feront un voyage jusqu’en Inde
À 81 ans, Suzanne Quevillon, une résidence de la Villa Notre-Dame de Sainte-Agathe-des-Monts tricote des petites pieuvres qui feront un étonnant voyage jusqu’à Calcutta pour le plus grand bonheur des enfants.

Suzanne Quevillon ne s’attendait à ce que son passe-temps suscite autant d’intérêt. L’histoire commence quand Yvonne Mongeau, infirmière à la Villa Notre-Dame a demandé à la résidente si elle pouvait emporter quelques-unes de ses créations pour les remettre aux enfants dans le besoin. « Il y a 4 ans je suis allée en Inde et j’ai pu constater à quel point les enfants n’ont presque rien là-bas. J’y retourne en octobre et les petites pieuvres de madame Quevillon se transportent bien. Dans une valise, je peux en mettre une centaine. Ça leur fait au moins un petit quelque chose à eux », témoigne l’infirmière.
Inspirée
Pour ses étonnantes créations, Suzanne Quevillon s’appuie sur un modèle qu’elle a appris à faire il y a 5 ans. Pour les couleurs, elle s’inspire des dons de laine dont on lui fait souvent cadeau. « C’est pour ça qu’elles ne sont jamais pareilles, ça dépend de la laine que j’ai sous la main », affirme l’octogénaire. « J’aime la tranquillité. La plupart du temps, je tricote seule dans ma chambre, je me sens en sécurité et ça m’apaise », ajoute Mme Quevillon.

Chaque petite pieuvre demande en moyenne 3h de travail. ( Photo L’Info du Nord-Martin Dumont).
Patience et doigté
Une maille en dessus, une maille en dessous…la chaine de mouvements qui permet à une petite pieuvre de prendre vie requiert environ 3 heures de travail selon notre artiste de la broche à tricot. « Dans une bonne journée, je peux arrivée en en faire 2. Mais, ça demande quand même une bonne concentration », mentionne celle qui estime en avoir tricoté plus de 200 pieuvres depuis le début de l’année.
Madame Quevillon aime le tricot parce que les petits gestes répétitifs l’aident à chasser les idées noires, mais surtout, ses créations lui donnent l’occasion de faire sourire les gens. « J’en donne un peu partout aux neveux aux nièces, aux résidents qui en demandent, aux employés qui ont des enfants. Les enfants dorment avec, jouent avec, ils apprennent les couleurs et même à compter avec les pattes, ils les transportent partout ».
Thérapeutique
D’abord inquiète pour cette résidente qui n’était pas très confortable avec la socialisation, Yvonne Mongeau change d’avis quand elle constate toute la quiétude que Suzanne Quevillon retire de son activité. « Elle apprend à apprivoiser la solitude. Elle est rayonnante, souriante, elle a une vision », observe-t-elle. « Quand on apprivoise sa solitude, après, on est bien avec soi-même », ajoute Suzanne Quevillon.
Selon Yvonne Mongeau, les petites pieuvres de madame Quevillon peuvent aussi être utiles en pédiatrie, pour rassurer et distraire les enfants qui craignent les injections par exemple. « J’ai remarqué que les résidentes qui tricotent ou qui s’occupent en pensant aux autres n’ont pas le temps de se morfondre. Ils sont toujours heureux, pour eux la journée n’est jamais assez longue. Avoir un but, une vision, ça améliore beaucoup leur qualité de vie », propose l’infirmière.
Quant à Suzanne Quevillon, il suffit de voir ses yeux briller pour comprendre que ces petites pieuvres, anodines en apparence, possèdent des tentacules magiques, capables de toucher le cœur des gens de différentes façons. « Quand je sais que ça fait plaisir aux enfants, que je sais que ça va les amuser, aider les parents, je me sens bien dans ce temps-là, car je suis utile », conclut notre tricoteuse de bonheur.
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