Un 1er juillet préoccupant pour plusieurs citoyens des Laurentides

Publié le 26 juin 2023 par Martin Dumont

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Martin Dumont

Journaliste | mdumont@medialo.ca

L’an passé dans les Laurentides, le taux d’inoccupation des logements était plus élevé et malgré tout, plusieurs ménages locataires se sont retrouvés en situation d’urgence au 1er juillet. La situation n’est pas plus rassurante cette année selon le FRAPRU.

Plusieurs personnes pourraient se trouver à la rue le 1er juillet, faute de trouver un logement à temps.(Photo-Adobe Stock)

« La situation est vraiment inquiétante », déplore la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) Véronique Laflamme qui déploie des statistiques évocatrices pour illustres ces observations.

À Sainte-Agathe-des-Monts, le prix du logement moyen est passé de 701 $ par mois en 2020, à 889 $ en 2022, une hausse de 26,8 % en deux ans.

Quant au taux de logements inoccupés, qui devrait être à 3,0 % pour que le marché soit considéré comme équilibré, il est de 0,8 % à Sainte-Agathe-des-Monts, de 0,7 % à Saint-Jérôme, 0,4 % à Sainte-Adèle, et de 0,3 % à Saint-Sauveur « Ça annonce un 1er juillet toujours plus difficile », prévoit Véronique Laflamme.

Pour la région de Mont-Tremblant, la directrice générale de la MRC des Laurentides, Nancy Pelletier mentionne que la situation de l’offre en logement est plus difficile à cerner. « Ça fluctue beaucoup. Mais on sait que sur notre territoire, 70 % des gens vivent en maisons individuelles, ce qui explique parfois des problématiques en logement. Les gens ne viennent pas nécessairement dans la région des Laurentides pour vivre à logement. Tout est relatif d’un territoire à l’autre ».

Pas assez de logements

Véronique Laflamme, précise que selon le recensement canadien de 2021, plus du tiers des ménages locataires de la région de Sainte-Agathe et les environs doivent consacrer plus que la norme de 30 % de leur revenu au logement. « Chez les ménages gagnant moins de 30 000 $ par année, cette proportion monte à 73,2 % », ajoute-t-elle. Selon elle, la situation avait commencé à se détériorer bien avant la pandémie.

« On n’a pas de solutions structurantes. Il n’y a pas assez de logements sociaux qui respectent la capacité des gens à faibles revenus de pouvoir se loger. Les logements ne sont pas là. Alors, les gens n’ont pas d’options pour se loger », annonce Véronique Laflamme.
Selon la MRC des Laurentides, il faudrait créer 2 300 logements d’ici 2028 pour répondre aux besoins de la population grandissante du territoire.

Selon la porte-parole du FRAPRU, c’est au changement de locataire que le prix des logements augmente de façon significative. « Personne n’est à l’abri de perdre son logement. Souvent, le gens n’ont pas choisi de partir, on les a forcés à quitter », précise Véronique Laflamme qui ajoute qu’avec l’inflation, ce sont les gens qui n’ont pas de marge de manœuvre financière pour faire face à des augmentations qui vont se retrouver sans logement le 1er juillet.

De l’aide disponible

Il n’y aurait pas d’organismes d’aide d’urgence dans les toutes municipalités pour les familles susceptibles de se retrouver sans logis le 1er juillet. Sans cette aide, plusieurs ménages se trouveront en situation d’itinérance cachée « en dormant dans les campings, dans la famille ou chez des amis par exemple », précise Mme Laflamme.

Que ce soit pour se loger quelques jours, ou trouver un endroit où entreposer ses meubles, des mesures d’aide sont toutefois offertes par le gouvernement pour assurer une transition aux personnes qui ne trouveront pas à temps une place où se loger.

« Même s’il n’existe pas d’organisme d’aide officiel dans leur région, les gens doivent se manifester. Notre principale préoccupation, c’est de s’assurer que cette aide qui existe aboutisse à la bonne place au bon moment pour éviter que les gens se retrouvent en situation d’itinérance », conclut Véronique Laflamme.