Arbitrer et marquer au baseball, des activités aussi au féminin

Publié le 16 juin 2023 par Martin Dumont

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Martin Dumont

Journaliste | mdumont@medialo.ca

Julianne Paquette et Maélie Pochyla ont rempli les rôles d’arbitre et de marqueuse dans le même match pour une rare occasion en début de saison à Sainte-Agathe-des-Monts.

Maélie Pochyla et Julianne Paquette étaient réunies comme marqueuse et arbitre pour la même partie, ce qui pourrait inciter plus de filles à faire comme elles. (Photo-Marie-Christine Jalbert)

Malgré quelques défis, les filles ont apprécié leur expérience et ont prouvé chacune à leur façon qu’elles avaient leur place pendant les matchs. « On se connait depuis longtemps. On s’est entraidée et ça s’est bien passé », indique la jeune arbitre Julianne Paquette.

La passion du baseball

Julianne a 13 ans et a joué au baseball pendant 4 ans. La jeune fille qui s’ennuyait un peu de l’ambiance des parties et qui avait apprécié ses débuts en tant que marqueuse a eu envie de tenter l’expérience après avoir vu une arbitre féminine lors d’une partie qui se déroulait à Lorraine. « C’était la première fois que je voyais une fille arbitrer, je me suis dit que je pouvais le faire », propose Julianne.

Pour Maélie 12 ans, l’envie de marquer au baseball s’est inscrite de façon toute naturelle. La jeune fille, qui fait partie du programme de Sports/Études en concentration baseball, voit son expérience de marqueuse comme une prolongation de sa passion pour le sport. « Comme joueuse, ça m’a intéressée de savoir comment fonctionnent les feuilles de marquage. J’ai commencé à marquer au hockey pour m’habituer à marquer au baseball », indique la jeune fille.

Un sport compliqué

Les filles sont d’accord sur le fait que le fait d’avoir joué au baseball auparavant facilite l’apprentissage des rôles d’arbitre et de marqueuse. « C’est un sport assez compliqué. Il y a beaucoup de situations de jeux. Il faut que tu réfléchisses pour prendre la meilleure décision », fait valoir Maélie.

Quant à Julianne, au cours de sa formation, elle a été avisée des défis supplémentaires qui se présenteraient à elle en tant que fille. « On est moins imposantes physiquement, on parle moins fort et c’est plus facile de nous critiquer », illustre Julianne.

Composer avec la critique

Julianne qui a déjà une année d’expérience comme marqueuse dit avoir voulu devenir arbitre pour se retrouver plus dans l’ambiance du jeu auquel elle aimait jouer. L’ex-joueuse se souvient toutefois aussi de cette époque où certains coachs criaient après les arbitres. « À ma première partie, j’avais peur de me tromper en me souvenant de ça », confie Julianne.

La jeune fille a rapidement eu l’occasion d’apprendre à s’imposer lors d’une partie où elle officiait pendant que sa soeur Florence jouait. «J’ai averti ma sœur et mes parents. Moi je suis sur le terrain juste à côté, je vois mieux ce qui se passe mieux qu’eux qui sont dans le champ ou les estrades. Je leur ai dit que je ne voulais pas les entendre chialer », lance spontanément la jeune fille.

une joueuse et une arbitre sur un terrain de baseball

Florence et Julianne Paquette expriment chaque à leur façon leur passion pour le baseball. ( Photo-Hugo Paquette)

Le souci du détail

Pour Maélie qui est moins exposée à la critique, le défi du marquage réside dans une foule de petits détails. « Ma mère m’a beaucoup encouragée et m’a aidée. Mon père pensait que j’allais avoir quelques difficultés à mes débuts et d’ailleurs, j’ai fait des erreurs à ma première partie. Mais je les ai comprises et j’ai hâte de remarquer parce que maintenant je suis plus en confiance », explique-t-elle.

Un pas en avant

Bien que de plus en plus de filles s’intéressent au baseball en tant que joueuses, il existe encore peu de filles arbitres ou marqueuses, mais chose certaine, cela n’empêchera pas Maélie et Julianne d’avancer.

« Pour moi, que ça soit un gars ou une fille qui arbitre, ça ne change rien à mon travail. Mais j’ai trouvé ça cool qu’on soit une équipe de filles en même temps, il n’y en a pas beaucoup qui font ça », propose Maélie.

« C’est sûr que parce qu’on est des filles, on nous prend moins au sérieux. Il faut faire un pas de plus pour arriver à égalité avec les gars. De pouvoir le faire ça prouve que nous les filles on est aussi capable de prendre des décisions difficiles et de les assumer », plaide Julianne.

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