Univers scolaire
Une hausse marquée de la violence dans les écoles
Selon la présidente du syndicat des enseignantes et enseignantes des Laurentides (SEEL), Annie Domingue les épisodes de violence seraient de plus en plus fréquents dans les écoles des Laurentides.
« Malgré la prévention, actuellement, on observe une hausse marquée de la violence dans les écoles. C’est assez inquiétant », mentionne celle qui siège à la présidence de la SEEL depuis 2018.
Cette violence prendrait plusieurs formes selon Mme Domingue qui a aussi enseigné au primaire dans la région de Mont-Tremblant. « Lancer des objets, frapper, mordre, pincer ainsi que la violence verbale, tous ces types de comportements peuvent survenir dans les écoles. Mais parfois ce n’est pas toujours su », précise-t-elle.
Plus subtile au secondaire
Il y aurait davantage de violence psychologique au secondaire si on se fie à Mme Domingue. « Il y a en de plus en plus sur les réseaux sociaux, mais en général au secondaire, c’est plus difficile à voir ».
Les actes de violence physique seraient, quant à eux, plus souvent observés au primaire. « Peu importe qui subit la violence, que ce soient des élèves, du personnel, des enseignants, des parents, la violence pour nous, ça doit être tolérance zéro ».
Les enseignants aussi victimes
Par ailleurs, les enseignants seraient toujours plus nombreux à demander de l’aide dans des situations de violence. « Les courriels d’impatience de la part des parents sont en augmentation. Certains commentaires sont difficiles à lire, il y a carrément des insultes dans certains messages. C’est dommage », mentionne la présidente.
Bien que les écoles disposent d’un plan d’intervention et que de l’aide soit proposée pour enrayer la violence et l’intimidation, ces mesures ne seraient pas appliquées de façon uniforme dans les différents établissements scolaires selon Mme Domingue. C’est notamment le cas quand les enseignants sont les victimes de cette violence. « Il y a des directions qui vont rencontrer les enseignants et ça n’ira pas plus loin. D’autres ou l’élève sera suspendu. Le support des directions est tellement important dans ces situations ».
Des pistes de solutions
La présidente du SEEL rappelle qu’il faut garder à l’esprit qu’un élève qui est violent, c’est un élève qui a de la difficulté à se faire comprendre et à communiquer. « Quand on a fait le choix d’intégrer les élèves en difficulté dans les classes ordinaires, les services n’ont pas nécessairement suivi », illustre Annie Domingue.
Ainsi, certains élèves avec des troubles de comportement ont été intégrés aux classes régulières sans pouvoir bénéficier du support nécessaire pour s’épanouir dans ce contexte, ce qui aurait mis beaucoup de pression sur tout le personnel dans les écoles, croit Annie Domingue. « Pour nous, il doit y avoir davantage de soutien », précise-t-elle.
La prévention, vraiment efficace ?
Pour Mme Domingue, afin que la prévention de la violence et l’intimidation puissent vraiment porter fruit, il faudrait que les services soient suffisants pour s’assurer que les comportements ne se reproduiront pas.
Pour faciliter les suivis des cas de violence, Annie Domingue propose, entre autres, la réouverture des classes pour élèves avec troubles de comportement. « On devrait revoir les compositions de classes. Quand on est rendu que dans certaines classes, la moitié des élèves ont des difficultés, c’est difficile d’apporter tout le soutien dont devraient profiter ces élèves-là. Plusieurs sont malheureux dans les classes ordinaires », affirme-t-elle.
D’ailleurs, l’intégration ne doit pas se faire au détriment du bien commun croit Mme Domingue. « Un élève qui est violent à répétition, qui part et qui revient dans la classe, porte atteinte aux droits des autres élèves. Ceux-ci ont le droit d’avoir un milieu d’apprentissage sécuritaire […] Les services devraient être établis en fonction des besoins et non en fonction des budgets », illustre-t-elle.
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