Des mécaniciens burkinabés débarquent à Sainte-Agathe avec 123$ en poche

Publié le 28 avril 2023 par Martin Dumont

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Martin Dumont

Journaliste de l’Initiative de journalisme local | mdumont@infodunord.ca

Débarqués du Burkina Faso avec une valise et 123 $ en poche le 12 avril dernier, Daniel Abounguiton et Augustin Aouetou ont été accueillis à bras ouverts par le propriétaire du Lebeau Vitres d’Auto de Sainte-Agathe, Rémi David.

Daniel Abounguiton, mécanicien de formation, Rémi David, propriétaire Lebeau Vitres d’Auto et Apiako Augustin Aouetou, mécanicien de formation.(Photo L'Info du Nord- Martin Dumont )

C’est par le biais de la représentante en recrutement international à l’agence APDI, Véronique Taché que les mécaniciens de formation Burkinadés ont été choisis dans le cadre d’un processus de recrutement rigoureux.

Débarqués de l’avion avec 22 de leurs compatriotes Burkinadés, Daniel et Augustin n’avaient jamais quitté leur pays auparavant et devaient assimiler beaucoup de choses en même temps. « Ils doivent s’adapter à la température, s’ouvrir un compte de banque, apprendre à faire l’épicerie. On les accompagne dans toutes les étapes de leur intégration », ajoute Véronique Taché.

Une transition en douceur

Malgré le support de l’agence, Rémi David a veillé à ce que ses nouveaux employés se sentent chez eux dès leur arrivée. « Moi je veux que ça marche sur le long terme », précise-t-il. Pour minimiser l’impact du choc culturel, M. David a d’abord fait l’acquisition d’un duplex pour pouvoir loger ses deux nouveaux employés. Puis, il a décidé de meubler entièrement leur appartement. « Quand je les ai vus arrivés avec leurs valises, je me suis dit que j’avais bien fait », mentionne-t-il avec le sourire. M. David a aussi organisé une sortie à la cabane à sucre pour briser la glace avec ses employés. « Ç’a été super agréable. Tout le monde avait hâte de les voir, on a ri toute la soirée ».

Aux prises avec des problèmes de recrutement et de rétention de ses employés qui se sont amplifiés depuis les 5 dernières années, Rémi David a décidé de plonger dans le processus afin de mieux préparer l’entreprise familiale à affronter l’avenir. « C’était important qu’ils parlent français pour faciliter l’intégration, mais j’avais aussi besoin de recruter des employés qui partageaient mes valeurs ».

« Il y a plein de gens qui me regardent et qui me disent : « Tu me diras comment ça va se passer». D’après moi, ça va faire boule de neige. » – Rémi David

De meilleures perspectives

Augustin dit avoir décidé de venir au Québec pour les opportunités professionnelles. « Dans la vie il faut chercher à avancer, à devenir meilleurs. Les conditions de vie, c’est aussi très important », mentionne celui qui gagnait environ 200 $ mensuellement au Burkina Faso comme mécanicien. Impressionné par l’équipement disponible au Québec, Augustin apprécie déjà son expérience. « C’est beaucoup plus facile de travailler ici », constate l’homme de 29 ans.

Pour Véronique Taché, l’investissement que les entreprises font en ayant recours à leurs services est vraiment payant sur le long terme. « Nous privilégions l’expérience humaine. La survie des PME passe souvent par les ressources humaines et c’est de plus en plus difficile de trouver des employés fidèles qui veulent évoluer longtemps au sein de l’entreprise », observe-t-elle.

Quant à Rémi David, l’entrepreneur se dit très impressionné par ses nouveaux employés. « Ils sourient tout le temps, ils sont contents de venir travailler et sont motivés à apprendre. Nous apprenons aussi déjà beaucoup d’eux. C’est un échange. De les voir si enthousiastes, ça nous fait apprécier davantage ce que nous faisons ».

« Les gens au Québec sont chaleureux. Déjà on a plus envie de repartir. Nous avions peur de laisser notre famille en quittant le pays, mais en arrivant ici on a trouvé une autre famille. »
-Daniel Abounguiton

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