Affaire de famille
80 ans et toujours impliquée dans la gestion de l’Auberge Hôtel Spa Watel
Évoquer l’histoire de Lise Fleurent, copropriétaire de l’Auberge Hôtel Spa Watel de Sainte-Agathe-des-Monts, c’est être partie prenante d’un conte de fées typiquement laurentien. L’Info a voulu relater l’épopée de cette entrepreneure qui, même à 80 ans, continue de s’investir dans son entreprise.
L’histoire débute à Sainte-Agathe-des-Monts quand Lise Hawkins grandit dans une famille tissée serrée de sept enfants. « J’ai eu une enfance heureuse dans une famille extraordinaire, où on a appris le respect des autres et de soi », se souvient-elle.
C’est à 24 ans, sur les pentes de ski de Sainte-Agathe, que Lise Hawkins rencontre Claude Fleurent, celui qui allait devenir l’homme de sa vie. « Ça a été soudain. Un an et demi plus tard, on était marié », raconte celle qui prend alors le nom de Fleurent. Au fil des années, trois enfants viendront agrandir la famille.
Un projet innovant
Courtier immobilier de formation, Lise Fleurent repère une propriété de Sainte-Agathe-des-Monts située au 230, rue Saint-Venant. « Tout était à rénover, mais l’emplacement en face du lac des Sables était extraordinaire », poursuit Mme Fleurent dont l’idée première était de faire du 230 Saint-Venant un bâtiment locatif.Mais en raison du zonage, la Ville refuse la demande de convertir le bâtiment en quadruplex et on lui suggère plutôt au couple d’en faire une auberge. « On trouvait ça complètement fou… mais on s’est mis à y réfléchir et à en parler », ajoute-t-elle.
Apprendre le métier
En août 1986, le couple inaugure finalement son auberge de 15 chambres — la seule de Sainte-Agathe-des-Monts, à l’époque. « Les gens nous attendaient dehors ! » se souvient Mme Fleurent. La nouvelle aubergiste apprend son métier sur le terrain et son mari, lui, envisage toujours l’avenir en proposant de nouveaux projets. Dès le début, il suggère d’installer des bains à remous dans les chambres. « Personne n’avait ça dans les hôtels, c’était avant-gardiste », observe-t-elle.
L’occasion de rêver grand
La petite auberge s’avère une grande réussite. Au fil du temps le couple met en branle pas moins de 18 projets d’agrandissement, tout en s’adaptant aux besoins de la clientèle et aux besoins des enfants qui grandissent. Le projet qui prend de l’ampleur monopolise l’attention du couple jusqu’à 20 heures par jour à une certaine époque.
Les efforts du couple sont récompensés quand l’entreprise remporte le Certificat de distinction — Petite entreprise du Prix Canada pour l’excellence en affaires décerné par Industrie, Sciences et Technologies Canada. L’établissement est plus tard nommé Lauréat national dans la catégorie Promotion touristique lors de l’édition 1995 des Grands prix du tourisme québécois.
Comme à la maison
Pour Lise Fleurent, c’est la tranquillité de Sainte-Agathe, sa situation aux abords du lac des Sables et l’esprit familial instauré par l’équipe de gestion qui expliquent le succès de l’Hôtel. « Une grande partie de notre clientèle est composée de gens qui reviennent année après année. Notre personnel est composé de gens fiables.»
«Ici, les clients nous disent qu’ils se sentent comme à la maison. »
-Lise Fleurent
Des histoires de famille
En plus de la grande famille composée par les clients et les employés de l’hôtel, Mme Fleurent et son mari ont vécu le bonheur de pouvoir compter, à un moment à un autre, sur leurs enfants pour soutenir l’entreprise familiale, « J’ai même des petits-enfants qui viennent encore m’aider à l’occasion », soutient Lise Fleurent. Les enfants étant en âge d’aller à l’école et demeurant à même l’Auberge, la gestion de l’entreprise s’est donc concilliée naturellement avec la vie de famille.
Toutefois, comme aucun de ses enfants n’étant intéressés à prendre la relève de l’entreprise familiale en raison de la charge de travail que cela implique, Lise Fleurent a promu une de ses fidèles employées à titre de directrice générale afin d’alléger son implication au sein de l’entreprise. « Des fois, je n’ai pas besoin d’y aller, mais c’est plus fort que moi. C’est comme un rendez-vous que l’on s’est donné. Quand je vois mon personnel qui rit, ça me donne de l’énergie », confie la femme d’affaires.
« Je ne me demande même pas ce que je vais faire pour la suite. Je ne sais vraiment pas. Je sais que je ne suis pas éternelle. Si on vend, on fera autre chose, on n’arrête jamais nous autres ! »-Lise Fleurent
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