40 ans de dévotion pour Lise Dupont

Publié le 18 mars 2022 par Laureen Peers

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Laureen Peers

Journaliste | lpeers@medialo.ca

Après 40 ans de carrière dans le milieu médical, le lundi 7 mars 2022 à 7h, Lise Dupont a fermé sa case pour la dernière fois.

Lise Dupont, fière d’avoir contribué au système de santé et d’avoir soutenu ses collègues durant tant d’années. (Photo Jean-Marie Savard)

Cette date a peut-être été une journée comme les autres pour certains, pour d’autres, elle a marqué un changement significatif dans leur vie. C’est effectivement ce qu’il s’est passé pour Lise Dupont, qui après 40 ans de carrière, a réellement raccroché son sarrau au CHSLD de Mont-Tremblant.

Pourquoi réellement ? Tout simplement parce qu’avant d’arriver dans l’établissement de Mont-Tremblant, l’infirmière était à la retraite depuis moins de deux ans.

« C’était une surprise quand ils m’ont appelée. Au départ, il y a trois ans, ils m’ont appelée pour un projet ratio que le gouvernement faisait. J’avais hésité, mais finalement, j’ai embarqué. C’était un projet qui devait durer quelques mois, mais je suis restée. Je commençais une retraite avec mon conjoint, mais en travaillant quatre petits jours, ça ne m’empêchait pas de profiter d’une belle retraite », raconte Lise Dupont.

Les Laurentides

Tout commence par une histoire de passion. Elle a débuté comme infirmière auxiliaire en agence à Ottawa, à l’hôpital des Vétérans. À ce moment-là, son mari était étudiant en doctorat en psychologie et en psychanalyse. Il travaillait aussi à la Défense nationale, à Ottawa. Une fois les études terminées de son mari, Mme Dupont raconte qu’elle est allée au Cégep de Bois-de-Boulogne afin d’obtenir une formation d’infirmière. Ils ont par la suite déménagé à l’Annonciation où elle exerçait le poste d’auxiliaire puis d’infirmière avant d’être transférée à l’Hôpital Laurentien à Sainte-Agathe.

« J’ai travaillé comme infirmière à Sainte-Agathe jusqu’à mes 65 ans. J’ai commencé comme on pourrait dire « la dépanneuse ». Je faisais de tout, des transferts au trauma, j’étais à l’urgence, en médecine, j’allais pour des césariennes à la salle d’opération. J’ai été formée de partout pour aider. Après ça, j’ai pris un poste d’assistant-chef de nuit en chirurgie et j’ai fini ma carrière-là. »

Une générosité sans faille

Son fils, Fabrice Giguère, raconte que sa mère a « toujours été d’une générosité, absolument sans aucune limite. C’est une manière pour elle de vivre, cet altruisme pour l’autre au travers d’une profession […] Elle a recommencé à travailler avant la pandémie et quand la pandémie a débuté, je pense que c’est venu tout naturel pour elle de continuer à travailler et à faire ce qu’elle avait à faire. »

Sa générosité va au-delà de sa famille et de ses patients. Elle aime être une mentore pour les jeunes infirmières, mais surtout être à l’écoute des autres membres de son équipe. « C’était extrêmement important de les écouter. Ils disaient qu’ils se sentaient importants pour moi et ils l’ont toujours été à travers ma carrière. »

Faire confiance à la nouvelle génération

« Aujourd’hui, être infirmière, c’est très différent et difficile. Ce n’est pas facile avec les conditions de travail qui sont quelquefois difficiles pour les jeunes infirmières qui commencent. Je leur dis toujours de se donner du temps. Je m’en suis aussi donné. Il y a une base qui demeure, c’est d’être en contact avec l’empathie et la souffrance. […] Ce que je sais, c’est que ces gens-là ont beaucoup d’espoir dans la profession d’infirmière. Il faut leur faire confiance à cette nouvelle génération qui a de nouvelles idées et de bonnes idées. »

Et maintenant ?

Lise Dupont raconte qu’à bientôt 70 ans, « il est temps de retourner à la retraite » avec son mari. Elle va pouvoir profiter de son fils, petit-fils, et retrouver toutes les activités qu’elle avait mises de côté.

« J’ai pris un train avec des arrêts dans ma retraite et maintenant, je prends un autre train. J’ai fermé ma case avec beaucoup de sérénité. J’ai eu beaucoup de témoignages des employés, d’émotions aussi. J’ai fermé la porte, mais pour ouvrir une porte qui était entrouverte. »