Maison Emmanuel
Là où on honore la différence
C’est dans le cadre champêtre de Val-Morin qu’évoluent les membres de la Maison Emmanuel Centre Éducatif, une communauté d’individus aux besoins particuliers supportés par un groupe de personnes dévouées. Les résidents apprennent à vivre ensemble afin de se réaliser malgré leurs limitations.
L’Info s’est rendu sur place afin de dresser un portrait senti de ces acteurs qui réalisent avec humanité leur mission depuis presque 40 ans.
Construit sur une ancienne fermette, le domaine regroupe six maisons où cohabitent 22 résidents et quelque 25 bénévoles. Le décor est bucolique. L’impression que le temps est suspendu s’accroche, secoue.
Audrey Ouin, éducatrice spécialisée active depuis 13 ans à la Maison Emmanuel, nous accueille avec le sourire: « La vie est différente pour les personnes qui vivent ici de celle des gens qui vivent en institution. D’une part on essaie de diminuer l’importance de la médication dans les traitements. Ici, on insiste pour que les résidents participent à la vie active. Ils ont le sentiment d’être utiles et nécessaires, ce qui fait en sorte qu’ils ont une attitude plus positive envers la vie, ils se sentent bien », explique-t-elle.
Mme Ouin ajoute qu’à la maison Emmanuel, les différences sont considérées comme des richesses, tout le monde est sur le même pied d’égalité. En même temps, les limitations physiques ou intellectuelles des résidents sont prises en compte et font l’objet de soins particuliers. Tout a été pensé pour améliorer le mieux vivre ensemble. « On essaie de recréer une cellule familiale en gérant les besoins de chacun. On jumelle les résidents en fonction de leurs particularités, on essaie de créer un équilibre ».
Un rythme de vie pour s’épanouir
« Chacun participe aux tâches domestiques comme la préparation des repas et l’entretien des maisons et du site », mentionne Mme Ouin un sourire suspendu aux lèvres en fixant des morceaux de papier qui jonchent le sol : « En fait, la plupart du temps ! », ajoute-t-elle en riant.
Qu’il s’agisse de travailler le bois, de faire du tissage, de la fabrication de poterie ou la confection de chandelles, chacun apprend à explorer ses talents particuliers. Des activités artistiques, des sorties en dehors du site et plusieurs types de thérapies sont aussi offertes aux résidents.
Un modèle communautaire
La maison collabore avec les services sociaux pour évaluer les candidatures des résidents. Mme Ouin soutient : « Pour vivre ensemble, il faut comprendre l’autre pour pouvoir contribuer à son bonheur. Les résidents ici me ramènent à l’essentiel, je n’ai jamais connu un endroit où les relations sont aussi authentiques », conclut-elle les yeux pétillants.
Il y a bientôt 5 ans, la Maison Emmanuel a décidé d’ouvrir un café à Val-David. L’implantation du Café La Chapdelaine sur la rue de l’Église avait pour but de permettre aux résidents de mieux s’intégrer au reste de la communauté, notamment en exposant et en vendant leurs œuvres. De plus, certains résidents y travaillent ce qui permet aux gens de mieux comprendre qui ils sont. Selon Audrey Ouin éducatrice: « Les gens ont très bien réagi, ils viennent à notre rencontre, la population du coin est très tolérante, nous nous sommes bien intégrés à la vie de la communauté. Même si la gestion du café est devenue difficile pendant la pandémie, on peut dire que le café remplit bien sa mission. »
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