Un bâtiment à valeur patrimoniale démoli
La bâtisse qui était située au 150, Montée Alouette à Sainte-Agathe, a finalement été démolie au printemps dernier.
Situé au bord du lac à la Truite, le terrain n’a toujours pas accueilli une nouvelle construction. Les nouveaux propriétaires ont acquis un bâtiment qui était très mal entretenu, ce qui a engendré sa démolition, à la suite de quoi un permis de construction neuve a été délivré par la Ville. Retour sur l’histoire d’une maison qui a fait parler d’elle.
Sans bâtiment, le terrain a appartenu à Joseph Bélisle, premier maire de Sainte-Agathe-des-Monts et propriétaire de l’ancien moulin à eau Bélisle’s Mill – qui était situé aux abords du parc des Amoureux à Val-David – jusqu’en 1902. En 1910, le réputé architecte montréalais Richard Montgomery Rodden entame la construction, qui s’échelonnera sur un été, d’un bâtiment qui se démarquera par son allure et la qualité de ses matériaux.
Grâce à des ouvriers venant de Montréal par train, une structure de deux étages, incluant une fondation en pierres de trois pieds, sera montée. Des éléments d’ébénisterie provenant de bâtisses à Montréal ont également été amenés par train. La maison comportera trois chambres, une grande pièce ouverte avec alcôve centrale au second étage et une grande véranda vitrée à l’arrière, donnant vue sur le lac. À l’époque, l’utilisation du verre n’en était pas une seulement esthétique, puisque ce matériau était prescrit afin de limiter la propagation des microbes par le vent, alors que le Québec sortait d’une vague de tuberculose.
Les plafonds de 12 pieds se démarqueront par la présence de stalactites en chêne et le toit cruciforme se prolongera au-dessus du balcon avant, grâce à des colonnes corinthiennes qui auront la particularité d’être carrées plutôt que rondes.
Après la Seconde Guerre mondiale, alors que les prix de l’immobilier sont très bas, le 150, Montée Alouette sera racheté par des membres de la communauté juive hassidique qui résident à New York et qui viennent passer leurs étés ici.
Préserver le patrimoine
Il y a plusieurs années, Louis Pelletier, responsable du comité de préservation du patrimoine bâti à la Société d’histoire et du patrimoine de Val-David, a tenté de sauver ce qu’il considérait comme « un joyau présentant une intégrité architecturale absolument incroyable ». Les démarches réalisées auprès de divers paliers gouvernementaux n’ont malheureusement pas porté fruit. Et le bâtiment a continué de se détériorer dans les années qui ont suivi.
« On fait piètre figure dans la préservation du patrimoine bâti au Québec. Et on y perd pour l’attraction touristique. On pense à l’évaluation foncière, mais pas à la valeur de l’histoire et de la culture. Il s’agit de la mémoire et de l’héritage destiné à nos enfants. On pense que démolir va coûter moins cher, mais en fin de compte, ce n’est ni écologique, ni durable comme pratique », dit M. Pelletier.
Il a alors contacté Georges Coulombe, grand amateur du patrimoine et propriétaire du Manoir Le StoneHaven à Sainte-Agathe, qui s’est porté acquéreur du site. Après avoir évalué la possibilité de déplacer la maison, opération qui s’est révélée trop complexe, il s’est résigné à en récupérer des pièces, comme le manteau de foyer, qui sont actuellement entreposées à Montréal dans le but d’être un jour réintégrées à de nouvelles constructions. Il a par la suite vendu la demeure à des particuliers, qui ont procédé à sa démolition.
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