Importante hausse des frais de transport liés aux programmes régionaux

Publié le 17 novembre 2021 par Véronique Piché

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Véronique Piché

Journaliste | vpiche@inmedias.ca

Les frais de transport scolaire interzone augmenteront dès l’an prochain pour les nouveaux élèves inscrits à un programme régional. Le Centre de services scolaire des Laurentides (CSSL) explique cette décision.

Le transport scolaire coûtera désormais beaucoup plus cher pour les parents d’enfants inscrits dans les programmes régionaux, tels la concentration Musique à Curé-Mercure ou l’option des Amériques à la Polyvalente des Monts, s’il ne s’agit pas de leur école de quartier. La hausse sera toutefois graduelle. (Photo L’info du Nord - Archives)

Les inscriptions aux programmes régionaux se tiendront en décembre. Afin de prendre une décision éclairée, les parents doivent savoir que les frais liés au transport, lorsque l’élève doit voyager à l’extérieur de sa zone de résidence, iront jusqu’à doubler sur une période de cinq ans.

La liste des programmes régionaux est plutôt courte (voir ci-dessous). Ainsi, un jeune de Mont-Tremblant peut fréquenter l’école secondaire Augustin-Norbert-Morin à Sainte-Adèle, même si cet établissement n’est pas son école de quartier. Toutefois, ses parents doivent payer les coûts de transport scolaire supplémentaire engendrés par cette décision personnelle.

Cette année, les frais annuels de transport scolaire interzone pour ces élèves sont de 713$, peu importe le nombre de kilomètres parcourus. Or, ce n’est pas assez, considère le conseil d’administration du CSSL.

Pas de financement

La filière des programmes régionaux coûte jusqu’à un million de dollars par année au CSSL, main-d’œuvre et transport inclus, indique son directeur général, Sébastien Tardif. C’est aussi une dépense, explique-t-on, pour laquelle on ne reçoit pas de subvention de la part du ministère de l’Éducation.

« Quand on offre des services qui ne sont pas financés, il n’y a pas de magie, cela se fait au détriment d’autres services », souligne Sébastien Tardif. On estime que chaque année, le CSSL enregistre un « déficit annuel en matière de transport » de 230 000$ en assumant ces frais de transport.

Stéphane Chaput, directeur général adjoint, détaille ce déficit. Pour chaque autobus supplémentaire devant être déployé, il en coûte quelque 50 000$, seulement pour le « faire sortir du garage ». Ensuite, peu importe le nombre de passagers, on reçoit une facture de 160$ par kilomètre parcouru.

Sauf le transport

Le directeur général Tardif se veut rassurant: « Le conseil d’administration croit aux programmes régionaux et il souhaite leur poursuite », dit-il. Du même souffle, il insiste sur les intentions des décideurs: poursuivre le financement de ces programmes, sauf en ce qui concerne la portion transport.

« Ce n’est jamais plaisant d’annoncer une hausse de frais. On ne s’attend pas à créer un grand enthousiasme, mais [les différentes instances] ont compris la nécessité de le faire, car ce service est actuellement offert au détriment d’autres services », réitère Sébastien Tardif.

« La hausse de ces tarifs est inévitable. Par contre, on a le choix de comment la faire. » – Sébastien Tardif, directeur général, CSSL

Pour des raisons dites morales, le CSSL s’engage à maintenir les tarifs de transport en les annexant au coût de la vie, et ce pour les élèves actuellement inscrits à un programme régional. Cette trêve leur est accordée pour une période de cinq ans.

En ce qui concerne les nouveaux élèves qui s’inscriront à un programme régional, deux cas de figure se présentent. D’abord, ceux qui devront parcourir une moyenne de 60 km journaliers (entre des zones mitoyennes) verront leurs frais de transport augmenter sur une période de cinq ans, et ce jusqu’à 1000$ (plus l’indexation). Ensuite, pour ceux qui voyageront au-delà d’une zone, pour une moyenne de 120 km/jour, on parle plutôt de 1500$ (plus indexation). Dans ces deux cas, le CSSL paie encore le quart des frais de transport scolaire interzone.

« Il fallait tracer une ligne: il faut que les frais supplémentaires en transport s’autofinancent », conclut Sébastien Tardif.

Qu’est-ce qu’un programme régional?

Ces programmes sont offerts à l’ensemble des élèves du territoire du Centre de services scolaire des Laurentides (CSSL), sous réserve des critères d’admissibilité, du nombre de places disponibles et de l’organisation du transport scolaire. Ils relèvent du conseil d’administration du CSSL, à l’inverse des programmes locaux, eux, gérés par les conseils d’établissement de chaque école.