1-Le développement immobilier dans la municipalité amène des entrées de taxes, mais il faut souvent également donner des services aux nouveaux résidents. À long terme, comment ferez-vous pour équilibrer les finances publiques et éviter l’endettement de la municipalité?

FB: Sainte-Agathe-des-Monts détient les infrastructures pour desservir plus de 20 000 habitants, alors que notre population est actuellement de près de 11 000 habitants. En attirant plus de familles et d’entreprises et en densifiant le périmètre urbain de la Ville, nous créerons une assiette fiscale équilibrée, permettant de rentabiliser nos infrastructures et ainsi éviter une hausse de taxes aux citoyens. De plus, avec l’expérience accumulée des membres de notre équipe, nous serons en mesure d’être créatifs afin de trouver d’autres sources de revenus que l’augmentation des taxes foncières. Entre autres, nous instaurerons un plan de gestion des actifs pour assurer la pérennité des infrastructures municipales. De plus, dans un contexte d’urgence climatique planétaire, nous travaillerons en amont pour doter la Ville d’un plan d’adaptation aux changements climatiques, de façon à protéger les infrastructures municipales à long terme et ainsi éviter la dépense de milliers de dollars lors d’aléas météorologiques.

DL: Étant donné que tout développement immobilier a ses spécificités, leur planification doit être orientée par deux principes fondamentaux: l’équité et le seuil de rentabilité. Ces deux facteurs sont à respecter dans le calcul de faisabilité de tout projet immobilier pour un rendement optimal. Par ailleurs, il est possible d’effectuer des simulations de coûts afin d’assurer que les promoteurs paient le juste prix pour obtenir les permis requis par la municipalité. Par juste prix, j’entends des prix de permis qui couvrent une majorité des coûts de services. Les données relatives aux coûts des services (aqueduc, égouts, ouverture et entretien des rues, transport en commun, mesures de protection de l’environnement, etc.) sont connues et peuvent être utilisées dans des calculs qui tiennent compte d’un taux d’inflation réaliste.

JT: La ville est présentement dans une situation financière lui permettant l’implantation de nouveaux projets immobiliers. Si ces nouveaux projets demandent des investissements pour les Agathois, ils engendrent, heureusement, de nouvelles rentrées d’argent en taxes. Par contre, la ville a le devoir d’analyser les nouveaux projets et définir ceux qui auront un impact direct sur ses infrastructures. Nous devons faire une analyse claire et précise et voir si, oui ou non, nous pouvons faire supporter ses nouveaux investissements en infrastructures à la population. La stratégie de gestion de la dette et de l’eau potable doit nous imposer une planification à long terme en nous permettant d’évaluer à court, moyen et long termes nos besoins en infrastructure, nous protégeant ainsi des augmentations des taux d’imposition.

2-L’accès aux plans d’eau est un enjeu dans la région pour plusieurs résidants qui ne demeurent pas au bord de lacs et de rivières. Que ferez-vous pour rendre ceux-ci plus accessibles à l’ensemble des citoyens?

FB: Une des membres de notre équipe ayant plus de 15 ans d’expérience au sujet de l’accessibilité des lacs, il est important de rappeler qu’il s’agit d’un sujet très sensible qui doit être pris au sérieux et qui peut apporter son lot de problématiques, notamment en ce qui a trait aux espèces envahissantes telles le myriophylle à épis. Nous nous engageons dès notre première année en poste à créer un service de l’environnement, qui pourra, en collaboration avec les associations de lacs, travailler étroitement sur la question de la protection et de l’accessibilité des lacs sur notre territoire. De plus, pour nos citoyens, nous souhaitons bonifier l’accessibilité au lac des Sables en rendant gratuit l’accès aux plages municipales ainsi qu’en prolongeant l’accès exclusif aux plages Tessier et Sainte-Lucie. Nous voulons également officialiser un accès au lac pour les embarcations non motorisées avec une station de lavage, afin de mieux protéger le lac.

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DL: A priori, cet enjeu ne saute pas aux yeux, car à l’heure actuelle tous les résidents payeurs de taxes ou ayant un bail de location de plus de six mois peuvent accéder aux plans d’eau en tout temps avec leur carte agathoise. Ceux qui possèdent une embarcation à moteur doivent s’acquitter d’une vignette obligatoire à un prix qui me semble raisonnable. Pour ce qui est des embarcations non motorisées, l’accès aux plans d’eau est gratuit. Seuls les non-résidents doivent payer un droit d’accès aux plages et ne peuvent actuellement pas mettre une embarcation à l’eau. Néanmoins, il serait bénéfique de rendre les trois plages de Sainte-Agathe plus attrayantes par des aménagements sanitaires adéquats et des activités de plaisance pour TOUS les âges.

JT: En ce qui concerne le lac des Sables, la réglementation donne l’accès à l’ensemble des Agathois et des Agathoises pour la mise à l’eau de leurs embarcations. Pour étendre l’accessibilité à notre lac, nous prévoyons rendre gratuit l’accès aux plages à l’ensemble des citoyens. La rénovation des bâtiments d’accueil aux plages Major et Tessier nous permettra d’améliorer l’offre de services et d’augmenter la qualité de l’expérience aux plages pour l’ensemble des familles agathoises.

3-Y a-t-il des sites naturels précis, outre ceux déjà protégés par la municipalité, que vous comptez préserver du développement résidentiel et commercial?

FB: Tout d’abord, afin de préserver nos ressources en eau potable, nous nous engageons à protéger tout le bassin versant du Petit lac des Sables de tout développement. De plus, conformément au plan régional des milieux humides et hydriques de la MRC des Laurentides, nous souhaitons mettre en place une stratégie de conservation, de restauration et de création de milieux humides sur le territoire agathois. En collaboration avec les organismes du milieu, nous voulons pérenniser et protéger les corridors des sentiers de plein air et finalement, entreprendre un plan de conservation des milieux naturels en collaboration avec les propriétaires de boisés privés. Ainsi, la Ville de Sainte-Agathe-des-Monts contribuera, en collaboration avec les organismes de conservation du milieu, à l’atteinte des objectifs provinciaux de protection des milieux naturels.

DL: De prime abord, je ne connais pas toutes les aires déjà protégées par la municipalité, une analyse plus approfondie sera nécessaire sur ce sujet qui me touche plus particulièrement. Malgré tout, il me semble important de protéger certains joyaux agathois tels que: les Petites Alpes, les environs de la source d’eau sur le chemin Chalifoux, les circuits de plein air existants, le cap Beauséjour près du Tyroparc, le Petit lac des Sables. La municipalité est également tenue de suivre les directives du Schéma d’aménagement de la MRC des Laurentides qui énonce des normes de développement du territoire (découpage, limites d’urbanisation, territoires à protéger…). En ce qui nous concerne, nos critères seront basés comme toujours sur l’équité, la popularité, le potentiel et l’accessibilité des sites et bien sûr le respect des ententes dont nous sommes signataires. Si vous connaissez des sites qui mériteraient d’être protégés, je suis ouvert à vous entendre.

JT: Il semble y avoir un manque de transparence de l’équipe en place actuellement en ce qui concerne le développement immobilier résidentiel. Il est difficile présentement de cibler exactement les sites que nous désirons protéger, puisque le développement en cours est très nébuleux. Pour l’Équipe Julie Tourangeau, le développement immobilier doit se faire dans le respect de la nature et avec de la consultation citoyenne. On assiste présentement à la réalisation de projets qui suscitent plusieurs questionnements. Le projet de condos coin Félix-Leclerc et Montée des Cèdres en est un exemple. Un développement sauvage a été fait malgré les avertissements du voisinage. Même si le permis a été suspendu de façon temporaire, les instances de la Ville ont réagi beaucoup trop tard. La Ville doit prendre le temps et le recul nécessaire quant à l’analyse des projets proposés.

4-Quelles actions poserez-vous pour réduire la pénurie de main-d’œuvre dans les entreprises de Ste-Agathe?

FB: La question de la pénurie de main-d’œuvre est complexe et implique la responsabilité d’une foule d’acteurs tels que le gouvernement du Québec, la MRC des Laurentides, la Corporation de développement économique et autres organismes. En vertu du rôle que peuvent jouer les villes sur cette question, nous souhaitons collaborer étroitement avec ces derniers afin d’attirer de nouveaux citoyens, familles et entrepreneurs à s’installer à Sainte-Agathe-des-Monts. De plus, nous voulons aider à la formation de main-d’œuvre par rapport aux besoins des entreprises présentes et futures sur le territoire avec le Centre de services scolaire des Laurentides, le cégep de Saint-Jérôme et le milieu universitaire. Nous comptons également moderniser et revitaliser le centre-ville de Sainte-Agathe-des-Monts afin qu’il devienne un milieu de vie vivant, attirant et accueillant, qui pourra attirer un plus grand nombre de commerces et services de proximité.

DL: Ce problème est provincial et mondial, donc, en tant que ville, nos moyens sont limités. La stratégie de recrutement doit s’adapter à ce nouveau contexte. Nous devons devenir plus accueillants et ouverts, surtout si la main-d’œuvre doit venir de l’extérieur. À court terme, il sera nécessaire de mettre en place un système pour faciliter l’intégration chez nous, de mettre en valeur les avantages de la vie agathoise et d’instaurer des mesures pour améliorer la qualité de vie dans notre communauté. De plus, à l’heure actuelle avec l’adoption massive du télétravail, beaucoup de jeunes travailleurs sont à la recherche d’un milieu de vie comme le nôtre. Nous devons saisir cette occasion. À long terme, une stratégie pour garder nos jeunes chez nous sera nécessaire, pour pallier cette problématique grandissante.

JT: Nous devons dans ce contexte de pénurie de main-d’œuvre travailler de concert avec les acteurs du milieu (Chambre de commerce, CDE et MRC), afin d’attirer une main-d’œuvre répondant au besoin de nos entreprises. Étant à l’origine du programme « Un emploi en sol québécois » en 2018, je suis formelle; l’administration municipale doit avoir un rôle d’ambassadeur dans la promotion de la ville. Nous devons participer aux salons d’emploi pour ce qui est du recrutement de la main-d’œuvre. Nous devons en tant que ville être une vitrine au bénéfice de nos entrepreneurs et de nos citoyens. Nous possédons un milieu de vie naturel et nous offrons des services publics de qualité. La ville doit faire une campagne d’attractivité afin d’attirer une main-d’œuvre répondant aux besoins de nos entreprises.

5-Quelles avenues entendez-vous prioriser pour désamorcer la crise du logement qui s’est emparée de la municipalité?

FB: L’accessibilité au logement est une problématique qui sévit dans la majorité des villes et municipalités du Québec. Afin de faire face à cette crise, nous collaborerons étroitement avec les promoteurs, les organismes du milieu et le gouvernement du Québec pour favoriser l’établissement de logements abordables à Sainte-Agathe-des-Monts. Certains projets de logements abordables sont déjà en attente d’approbation à la Ville et nous poursuivrons les démarches en ce sens au cours des prochaines années afin que tous les citoyens aient accès à un toit, peu importe leurs moyens financiers. Finalement, nous continuerons d’encadrer les locations à court terme (Airbnb) qui peuvent devenir un obstacle de taille à la recherche de logements ou maisons dans notre Ville.

DL: Comme pour le sujet de la main-d’œuvre, c’est un problème à l’étendue du Québec. Par contre, nous devons être plus regardants dans l’octroi de permis de construction. C’est-à-dire, de favoriser des projets qui répondent aux réels besoins de notre population, soit des logements à prix modique. En ce moment, TOUTES les constructions des dernières années affichent des « CONDOS de luxe » à la location, à des tarifs exorbitants. Et c’est inacceptable. Il nous faut travailler à mettre en place un programme de logement abordable qui, par la même occasion, contribuera à encourager une main-d’œuvre manquante à s’établir chez nous.

JT: Sainte-Agathe se doit de devenir un leader en termes de logement abordable. Aucune initiative n’a été faite en ce sens durant les dernières années, ce qui rend le besoin encore plus criant. À court terme, des projets comme celui des Habitations du Monarque, proposé par l’organisme L’Envolée, pourrait et aurait dû voir le jour. Nous devons travailler de concert avec les organismes sans but lucratif qui visent à développer ce genre de projet. Pour la suite, nous devons établir des balises lors des prochaines constructions. Par exemple, la Ville pourrait exiger des promoteurs un ratio 20% logements sociaux, 20% logements abordables, 20% logements familiaux et 40% plus luxueux. La Ville devra sensibiliser les promoteurs à ce problème, puisqu’une partie de la solution passe aussi par eux.

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