Conservation de la faune
Un projet-pilote sur la rivière Rouge en vue de protéger les hirondelles de rivage
Le regroupement QuébecOiseaux souhaite sauvegarder l’habitat naturel des hirondelles de rivage sur la rivière Rouge. La première étape d’un projet-pilote est mise en branle cet été.
La population d’hirondelles de rivage a diminué de 99% au Québec depuis les années 1970. « C’est une espèce en déclin marqué », comme le dirait Marie-Hélène Hachey, biologiste et coordonnatrice pour QuébecOiseaux. Pourtant, cet insectivore au vol saccadé peut encore être observé dans la région, notamment le long de la rivière Rouge. C’est là, dans les talus sablonneux, que ces hirondelles creusent des terriers au fond desquels elles construisent leur nid.
Projet-pilote
Cet été, le regroupement QuébecOiseaux a entamé un projet-pilote de protection de l’hirondelle de rivage sur la rivière Rouge. Pendant deux semaines, en juillet, une équipe de biologistes était sur l’eau, entre L’Ascension et Labelle. L’objectif était de répertorier les colonies d’hirondelles, et de compter les individus. Ensuite, dès l’automne, on fera un plan de sensibilisation à mettre en œuvre dès la prochaine période de nidification, au printemps 2022. Finalement, si tout se passe bien, la même séquence sera appliquée pour le segment Labelle-La Conception.
Michel Renaud, ancien président du Club d’ornithologie des Hautes-Laurentides, était de la partie. Avant de partir, il avouait à L’info du Nord qu’il ne se faisait pas d’illusions. C’est que quelques années auparavant, il s’est rendu sur la rivière Rouge, car on y avait rapporté le déclin d’une colonie. Comme la tendance n’est à la hausse nulle part, ce passionné des oiseaux s’attendait à être déçu. Pourquoi cet endroit ferait-il exception?
Déclin massif
Les raisons qui expliquent le déclin massif des hirondelles de rivage au Canada sont nombreuses. « C’est un insectivore aérien, et comme on a une diminution des insectes, cela est un des facteurs expliquant son déclin », dit Marie-Hélène Hachey. Mais c’est loin d’être le seul.
La perte d’habitat est une menace majeure pour cette hirondelle. Comme elles installent leurs colonies en talus sablonneux, parfois dans des carrières, les activités d’excavations d’agrégats à elles seules tueraient, selon une brochure de QuébecOiseaux, quelque 5800 de leurs œufs et oisillons par année dans la province.
Michel Renaud, souligne que ce sont les activités de canotage ainsi que les incursions humaines sur les talus qui menacent la population d’hirondelles de rivage de la rivière Rouge: « Nous, le problème, ce ne sont pas les VTT. Il faut savoir qu’on ne doit pas s’approcher à moins de 50 à 100 pieds d’une colonie et qu’il ne faut surtout pas déranger les talus. » L’ornithologue amateur rapporte que des personnes grimpent sur les parois sablonneuses et s’amusent à sauter dans l’eau depuis ces falaises naturelles. Un jeu qui cause la mort de la prochaine génération d’un oiseau déjà menacé au sens de la Loi sur les espèces en péril du Canada.
L’hirondelle de rivage s’alimente d’insectes attrapés en vol au-dessus des plans d’eau ou des milieux ouverts. En site naturel, on peut observer ses colonies aux abords de la rivière Rouge, mais aussi de la Diable. La période de nidification s’étend de la mi-avril à la fin août.
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