Faire une différence, une tortue à la fois
Richard Roberge, résident de Rivière-Rouge, a eu toute une surprise la semaine dernière, alors qu’une femelle tortue a décidé de faire son nid au beau milieu de sa cour.
« Je suis un habitué des tortues. En arrière de notre maison, il y a une marre d’eau qui regorge de tortues. J’en ai déjà vu 16 se faire dorer au soleil en même temps. Par contre, je dois avouer que normalement, elles vont souvent pondre en bordure des routes. C’est la première fois qu’une femelle fait son nid au beau milieu de notre terrain. »
M. Roberge ajoute même que durant le mois de juin, durant la période de ponte, il peut compter jusqu’à une dizaine de tortues en bordure des routes de son secteur. M. Roberge compte faire appel à Projet Carapace pour s’assurer de préserver l’habitat des futurs bébés tortues.
Projet Carapace est né en 2016 lorsque divers membres de Conservation de la Nature Canada se sont réunis pour assurer la protection des diverses espèces de tortues menacées dans notre province. Notre équipe s’entretient aujourd’hui avec l’un de ses fondateurs, Francisco Retamal-Diaz, qui fête cette année les 5 ans de cette initiative.
Un projet à la grandeur du Québec
Comme nous le savons aujourd’hui, de plus en plus d’espèces animales vivant au Québec sont menacées d’extinction. Pourquoi alors s’intéresser particulièrement aux tortues, et pas à d’autres espèces animales?
« Les tortues mettent entre 15 et 20 ans à atteindre leur maturité sexuelle. C’est extrêmement long pour une espèce animale, surtout si l’on compare avec des rongeurs, par exemple. Une fois leur maturité atteinte, les femelles pondent une fois par année. Imaginez l’impact que la mort d’une femelle tortue peut avoir sur la population entière d’un écosystème », explique M. Retamal-Diaz.
Il explique ensuite que les cinq premiers jours après la ponte des œufs sont les plus difficiles pour les tortues nouvelles-nées. En effet, seulement 2% des œufs survivent. Le reste est généralement la proie de ratons laveurs, de mouffettes ou même de loutres.
Il faut aussi savoir que le Québec regorge de milieux humides que les tortues affectionnent particulièrement. Elles y font un véritable travail de concierge qui permet la survie des écosystèmes de nos lacs et de nos forêts. Comme elles se nourrissent souvent d’algues, de mollusques et de petits poissons, elles empêchent des espèces nocives de proliférer dans nos lacs et d’étouffer les milieux humides.
« Malheureusement, des routes divisent souvent ces territoires-là en deux. Les tortues tentent alors de traverser et décèdent souvent à cause de collisions avec des automobiles. Le but du projet est précisément d’empêcher ce type d’accident de se produire. »
En effet, la cause numéro un de mortalité chez les tortues est la collision. Projet Carapace demande donc aux automobilistes de porter une attention particulière aux milieux où ils conduisent en aidant les tortues à traverser la route et en prenant en photo les tronçons de route où les tortues semblent s’être établies et en l’envoyant sur le site carapace.ca. Une fois le signalement fait sur le site, les autorités municipales sont mises au courant de la situation et peuvent ainsi prendre les mesures nécessaires pour préserver l’habitat de ces animaux si précieux pour nos milieux humides. Des clôtures peuvent être installées autour des tronçons de routes plus risqués pour les tortues.
Pour mieux protéger les tortues
Il existe d’ailleurs des protecteurs de nids qu’il est possible d’installer lorsqu’une tortue choisit votre terrain pour y creuser sa demeure. Des protecteurs maison peuvent aussi faire le travail. C’est d’ailleurs ce qu’a utilisé Richard Roberge lorsqu’il s’est servi d’une caisse de lait en plastique afin d’empêcher les prédateurs d’avoir accès au nid. Le résident de Rivière-Rouge visait ainsi à protéger la trentaine d’œufs sur son terrain des animaux et des intempéries potentielles.
Comme nous arrivons à la période de nidification, Conservation de la Nature Canada rappelle aux gens d’ouvrir l’œil et de faire leur part pour cette espèce mise à l’épreuve par l’urbanisation. Bien que les prédateurs et la destruction des milieux humides menacent les diverses espèces de tortues vivant au Québec, la première cause de mortalité demeure les collisions avec des automobiles. Avec ses 3645 utilisateurs et ses 6001 tortues observées, Projet Carapace veut faire une véritable différence dans la préservation des tortues. Quiconque désire faire sa part pour le Projet Carapace est invité à ouvrir l’œil lors de sa prochaine balade en voiture.
Une belle diversité
Les Laurentides abritent une espèce bien particulière de tortue: la tortue serpentine. Elle est facilement reconnaissable puisqu’elle est incapable de rentrer complètement sa tête dans sa carapace en cas de danger. Elle opte alors pour un autre moyen de défense: la morsure. Si vous croisez une tortue serpentine sur votre route et que vous souhaitez lui venir en aide, aucun problème. Il suffit d’utiliser le tapis sauve-pantalon de votre véhicule et de le glisser sous l’animal afin de pouvoir le déplacer. Les autres espèces ne mordent pas et se laissent généralement faire lorsque vient le temps de les prendre dans vos mains pour les éloigner du danger.
L’Outaouais, quant à elle, regorge d’espèces de tortues menacées. On y retrouve la tortue des bois, la tortue géographique, la tortue mouchetée, la tortue musquée et la tortue ponctuée. Toutefois, elles se font rarement voir du public puisque ce sont des animaux qui se déplacent très peu.
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