Intimidation des élus sur les réseaux sociaux | Que faire?
En janvier dernier, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) lançait une campagne nationale ayant pour thème « La démocratie dans le respect, par respect pour la démocratie ». En cette année d’élections municipales, les enjeux qu’elle soulève sont d’autant plus pertinents.
Insultes, menaces, accusations découlant de faits non vérifiés, la plupart des élus et des travailleurs municipaux ont déjà goûté à la médecine des réseaux sociaux, un phénomène qui a pris de l’ampleur avec la crise sanitaire. « De plus en plus, nous observons une multiplication de déclarations agressives et de gestes d’intimidation à l’égard des élus municipaux, particulièrement sur les médias sociaux. Cela nuit au climat politique dans de nombreuses municipalités. La présence d’opinions divergentes est essentielle pour une société démocratique saine. Cependant, on veut, par cette initiative, rappeler que le partage d’idées et la diversité de points de vue doivent s’exprimer dans le respect, la tolérance et la civilité », soutient la présidente de l’UMQ Suzanne Roy.
Des impacts humains réels
Pour Joé Deslauriers, maire de Saint-Donat, il est trop facile de se cacher derrière l’anonymat du Web. « Se faire matraquer verbalement, ça finit par transpercer notre carapace. J’ai déjà reçu des insultes en privé. Oui, il y a des individus qui osent aller là. Et ensuite, si je réagis, est-ce que ça va envenimer les choses? On se souhaite vraiment de prochaines élections respectueuses », dit-il.
« Les opinions priment beaucoup sur les faits, les gens s’arrêtent aux premières impressions, exprime pour sa part Kathy Poulin, mairesse de Val-David. Certains sont irrespectueux et nous attaquent personnellement. Ce n’est pas ça, de la critique constructive. Parfois, on a l’impression de servir de bouc émissaire, surtout depuis la pandémie. Bien sûr, ça vient toucher notre humanité. Ça envoie le message que ça ne vaut pas la peine de se dédier à la politique. Je reste une citoyenne comme tout le monde et c’est nécessaire de rester proche des gens quand on occupe une fonction d’élue. Cette réalité me pousse à réfléchir quant à savoir si je vais me représenter ou non aux prochaines élections. »
« Il y a de la lâcheté derrière ces comportements. Nous sommes en démocratie. Ces personnes pourraient se présenter en politique, si elles souhaitent faire changer les choses, mais ce n’est pas ce qui se produit. Il est plus facile de rester derrière son écran », dénonce quant à elle Cécile Cléroux, directrice générale de la Ville de Sainte-Agathe-des-Monts.
« Nous n’avons pas d’outil sur le plan légal pour agir contre ces personnes. »
-Cécile Cléroux
Tous s’entendent pour dire que la gestion publique n’est pas une mince tâche, que l’engagement des élus ne relève pas d’un appât financier et que la part d’intimidation vécue spécifiquement par les femmes est inversement proportionnelle à leur présence en politique.
Coûts élevés
En plus d’une atteinte à la démocratie et de l’aspect humain, ce phénomène amène aussi son lot de coûts, tant financier qu’au niveau du temps de travail. « Nous n’avons pas d’outil sur le plan légal pour agir contre ces personnes. Nous devons donc utiliser du temps de travail pour monitorer les réseaux sociaux, temps qui pourrait être utilisé à meilleur escient pour le bien de la communauté. La sensibilisation demeure la seule voie d’action que nous ayons en ce moment pour faire changer les choses. Mais faire une campagne de sensibilisation, ça coûte beaucoup de sous pour une petite municipalité comme Sainte-Agathe, pour obtenir, dans ce cas-ci, des résultats qui seront peu probants », poursuit Mme Cléroux.
Porté par le ministre du Patrimoine, Steven Guilbeault, le très attendu projet de loi C-10 qui viserait notamment à responsabiliser les géants du Web (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sur les activités légalement répréhensibles se produisant sur leurs plateformes est attendu dans les prochaines semaines.
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