Apercevoir un lynx, inhabituel?
Un couple de Val-David a récemment aperçu un lynx aux abords de sa maison. Habitué de voir des chevreuils, il a été plutôt surpris du spectacle qui s’offrait devant lui.
Serait-ce à dire que l’animal se fait de plus en plus présent dans le sud des Laurentides? Pas selon Yannick Bilodeau, biologiste à la direction de la gestion de la faune de Lanaudière et des Laurentides. « Les populations de lynx dans la zone forestière de l’érablière, dont fait partie la Municipalité de Val-David, sont plutôt faibles, mais stables, selon les observations rapportées par les piégeurs dans leur carnet de piégeage. Il est relativement rare d’apercevoir un lynx. La chance qu’une telle occasion se produise est favorisée en milieu forestier, mais cela demeure inhabituel. Le lynx se trouve dans presque toutes les parties boisées et peu peuplées du Québec », explique-t-il.
La population de lynx augmente donc lorsqu’on monte vers le nord. Selon le biologiste, la récente présence du félin à Val-David serait probablement due à un autre facteur. « La mi-février à la fin avril constitue la période des amours pour le félin. Il est possible que les animaux se déplacent pour trouver leur partenaire. Et quand ils n’en trouvent pas, ils se déplacent plus loin », dit M. Bilodeau.
« Mais le lynx est habituellement timide et s’éclipse à la première alerte. Sans être peureux, ses habitudes nocturnes font de lui un animal dont l’observation devient singulière », poursuit-il.
Un animal dangereux?
En général, le lynx s’éclipse dès une première alerte, bien qu’il ne craigne pas grand-chose. Comme tout animal sauvage, s’il se sent en danger ou veut protéger sa progéniture, l’animal se défendra. « Dans les dernières années, nous n’avons relevé aucun incident impliquant le lynx. Mais il faut respecter les bases en le voyant: ne pas le nourrir, garder une distance, et surtout ne pas le coincer dans un angle sans issue », affirme le biologiste.
À savoir ce que l’on doit faire si l’animal vient près de notre résidence, Yannick Bilodeau conseille de rester à l’intérieur, d’admirer la bête et de la capturer en photo, car il y a fort à parier que ce soit la dernière fois que vous en voyez un. « Pour dire, cette année, à quatre hélicoptères, on en a vu qu’un seul en forêt, c’est dire comment il est difficile de le voir. »
Le lynx est un prédateur qui se nourrit de petits mammifères, tel le lièvre (proie principale), et d’oiseaux, telle la gélinotte, en chassant un peu comme un chat. Il est habituellement silencieux et préfère réaliser ses activités pendant la nuit. La femelle a une seule portée par année, de quatre petits en moyenne, vers le début du mois de juin.
Avec la collaboration de Ronald Mc Gregor
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