Emanuelle Robillard s’inquiète pour sa sœur Mélanie

« Plus le temps passe, plus c’est difficile, l’être humain est comme ça. Les chances qu’on la retrouve sont de plus en plus minces. Les policiers ont d’ailleurs arrêté les recherches sur le terrain », dit-elle d’emblée. La famille a été avisée que les recherches reprendront au printemps, à la fonte des neiges.

La SQ avait récemment déployé pendant quelques jours de nombreux agents, une équipe spécialisée et un hélicoptère dans le secteur de L’Annonciation, plus précisément dans le sous-secteur près de la rue L’Annonciation Nord et la montée Charles, où Mélanie habite. « La police croit qu’elle est tombée en chemin vers chez elle et que la neige rend la tâche plus difficile à la retrouver. »

Emanuelle explique que la SQ ne donnera plus d’informations sur les recherches avant la prochaine saison. C’est assurément de l’inquiétude qui pèse lourd sur la famille, pour la mère de Mélanie, Andréanne. « Mes frères aussi gèrent cette difficile situation à leur façon. Ma mère au départ ne croyait pas à cette disparition, ce n’est plus le cas présentement », confie Emanuelle.

La distance entre en jeu

À savoir si la famille est venue à Rivière-Rouge pour participer aux recherches avec les policiers, Emanuelle répond négatif, les policiers ayant fortement déconseillé leur aide. « On nous a dit que ça pourrait nuire à l’enquête. Parfois, on veut bien faire et les gens ont des actions qui ne sont pas nécessairement les bonnes. C’est sûr que le fait que l’on soit à deux heures trente de Rivière-Rouge n’aide pas, surtout en temps de couvre-feu et COVID. »

Par contre, la famille doit se déplacer très bientôt pour récupérer les effets personnels de Mélanie dans son appartement.

Des recherches maison

Tout le monde ferait comme la famille éprouvée en telle situation: au téléphone comme sur les réseaux sociaux, des recherches seraient effectuées. Emanuelle a fait de même, cherchant le moindre indice. « On a évidemment téléphoné à toutes ses connaissances, incluant tous les amis de Facebook joints par Messenger, question aussi de voir avec qui elle se tenait, jasait. Beaucoup d’entre eux ont été interrogés par les policiers. Je peux vous dire que tous sont surpris, ne comprennent pas ce qui se passe. Est-ce un accident? Chose certaine, elle n’est pas partie d’elle-même », assure Emanuelle, qui trouve une forme de répit dans ses recherches maison.

« D’ici là, ma famille essaie de ne pas y penser. Moi ça fait des semaines que je dors moins. Je vis ça au jour le jour, honnêtement. »

Schizophrène

Mélanie est atteinte de schizophrénie. Sous médication, généralement, tout va bien, indique sa sœur, néanmoins des épisodes surviennent où son discours amène des histoires du passé, mais transposées au présent. « Ça ne fait pas de sens, mais c’est sa maladie. Elle est comme ça. Sinon, elle est toujours présente, essayant de nous voir de temps en temps. Elle n’oublie jamais nos fêtes, Noël. Je lui parlais quelques fois par année, mais ma mère garde le contact régulièrement. »

Mélanie doit recevoir une injection une fois par mois, vers le 20. Celle de janvier n’a pas été reçue. Emanuelle explique que cela peut mener à des actions parfois violentes envers autrui.

Malgré l’arrêt des recherches actives sur le terrain par la SQ, il ne faut pas croire que les appels à l’information de la population sont terminés. Si vous avez une quelconque information, si petite soit-elle, n’allez pas sur Facebook, prière de joindre la Centrale de l’information criminelle de la Sûreté du Québec (1-800-659-4264).

Description de Mélanie Robillard à sa disparition