Retrouver l’équilibre avec la thermothérapie  

Alors que novembre s’installe avec ses journées plus courtes et son ciel souvent gris, la thermothérapie s’impose comme un moyen naturel de réchauffer le corps et l’esprit. Rencontre avec deux spécialistes passionnés qui expliquent comment le chaud et le froid peuvent transformer notre énergie, notre humeur et notre santé globale. 

Michel Hébert, guide de thermothérapie guidée et massothérapeute au Scandinave Spa Tremblant, a pratiqué la thermothérapie chaque jour pendant six mois il y a trois ans, afin de bien ressentir les bienfaits de cette pratique. « Je voulais voir les effets sur moi et ç’a vraiment changé ma vie. À cette époque, j’avais un manque d’énergie et un problème de santé physique. La thermothérapie m’a amené un apport énergétique, une conscience de mes perceptions, un changement dans ma vision de moi-même et de la vie. C’est vraiment de la pleine conscience », rapporte-t-il.   

De son côté, le fondateur de l’Académie de thermothérapie et de cryothérapie du Québec (ATHEQ), Alexandre Santerre, a commencé ces pratiques à la suite d’une période plus difficile pour sa santé mentale, où le stress et l’anxiété étaient présents. En s’informant, il s’est initié à la thérapie par le froid et a vu rapidement les bienfaits. « Dans les dernières années, on parle beaucoup de froid, mais il y a aussi tellement de bienfaits qu’on peut aller chercher par le chaud », dit-il. Aujourd’hui, il donne des formations sur ces deux approches partout dans la province avec l’Académie.   

Déroulement  

Pour pratiquer la thermothérapie, on commence par la « détoxification du corps par la sudation », dans un sauna finlandais, c’est-à-dire un sauna sec. Ensuite, on plonge dans un bassin nordique à température contrôlée entre 10 et 12 °C, selon les saisons. « Cette étape vient activer l’oxygénation des systèmes cellulaires respiratoire et sanguin », explique Michel Hébert.   

À la suite de ces deux étapes, une période de repos de 15 à 20 minutes est nécessaire afin de maximiser le relâchement des tensions physiques et mentales, indique le spécialiste. On répète ce cycle chaud-froid-repos environ trois fois durant une journée, mais ce nombre peut varier selon chaque personne.   

Si on fait, par exemple, juste des périodes de chaud ou le cycle sans la période de repos, il y a des risques qu’on soit fatigué à la fin de la journée. « L’objectif est que les gens ressentent un bienfait, un relâchement, et non un épuisement », indique Michel Hébert. Il est aussi très important de s’hydrater lors de la pratique.  

L’étape de la plongée en eau froide peut être plus difficile. L’astuce est de placer les mains en prière devant soi, indique M. Hébert. On peut donc descendre dans l’eau jusqu’au cou, et si on a besoin de chaleur, on a simplement à sortir les mains. « On va ressentir de la chaleur dans notre corps », soutient M. Hébert.   

Pour la pratique de l’immersion en eau froide, sans source de chaleur comme un sauna à proximité, il y a des précautions à prendre, notamment au niveau des extrémités (pieds et mains), note Alexandre Santerre. Ce dernier suggère de se couvrir les extrémités, avec par exemple des bas en néoprène pour les pieds et des mitaines pour les mains. Il n’est d’ailleurs pas recommandé de mettre la tête sous l’eau.   

Les bienfaits  

Les bienfaits de cette pratique sur la santé mentale et physique sont nombreux. Notamment, elle favorise le relâchement des tensions musculaires, le soulagement des douleurs articulaires, la santé de la peau, la conscience du corps et de ses capacités. Également, la thermothérapie permet de réduire le stress et l’anxiété en stimulant la production d’endorphines, d’améliorer l’humeur, de mieux gérer ses émotions et les situations. Elle permet également une meilleure concentration, un sommeil plus réparateur, et bien d’autres bienfaits. « Le chaud et le froid participent de manière différente à réduire l’inflammation ainsi qu’à améliorer l’humeur », ajoute Alexandre Santerre.  

« Au mois de novembre, on peut ressentir les effets du manque de lumière. Le chaud du sauna va nous aider au niveau de la sérotonine et le froid au niveau de la dopamine, deux facteurs importants pour la santé mentale. Également, avec l’exposition au froid et l’augmentation de la noradrénaline, et donc plus d’énergie dans sa journée », explique Alexandre Santerre.  

Intégrer la pratique à sa routine  

La thermothérapie se pratique souvent dans les spas, mais il est aussi possible d’intégrer cette routine à la maison, dans son quotidien, soutiennent les deux spécialistes. « Si on habite près d’un lac ou d’une rivière, c’est idéal. Mais sinon, on peut simplement pratiquer la thermothérapie sous la douche, en la terminant avec de l’eau froide », explique M. Hébert. Bien sûr, ça ne se fait pas du jour au lendemain, et il faut s’entraîner à la pratique pour augmenter sa résistance. Un bain chaud ou un spa permet aussi d’avoir les bienfaits d’une séance de sauna, ajoute M. Santerre.  

Un moment idéal pour la pratique? « Personnellement, j’aime la faire le matin pour éveiller ma journée », souligne M. Hébert. Mais beaucoup de personnes la font en fin de journée pour complètement relâcher. « Je vais au spa au moins cinq fois par semaine, et je vois des personnes qui sont là tous les jours. Ils ont une heure de la journée consacrée à cette pratique », dit-il.  

« En thermothérapie, il n’y a jamais de record à battre, de temps minimal ou maximal parfait autant en exposition à la chaleur qu’au froid. La résistance vient avec la pratique régulière, avec la maîtrise de la pleine conscience. Le respect de soi est de mise », précise le guide de thermothérapie.   

À noter qu’il est important de bien s’hydrater lorsqu’on pratique la thermothérapie. De plus, cette pratique peut être contre-indiquée pour certaines personnes, c’est donc à prendre en considération. Notamment, ce n’est pas recommandé pour les personnes avec des problèmes cardiaques ou encore pour les femmes enceintes. Il est préférable de consulter un médecin si vous avez des préoccupations de santé.