Avec l’Université du troisième âge, apprendre n’a pas d’âge

  • Publié le 23 sept. 2025 (Mis à jour le 23 sept. 2025)
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Les étudiants de l’UTA ont tous l’envie d’apprendre même à la retraite. (Photo gracieuseté - UTA)
Les étudiants de l’UTA ont tous l’envie d’apprendre même à la retraite. (Photo gracieuseté – UTA)

Avec trois antennes dans la région des Laurentides, l’Université du troisième âge (UTA) de l’Université de Sherbrooke attire de plus en plus d’étudiants souhaitant continuer d’apprendre même à la retraite. Qu’ils s’intéressent à l’histoire, à la musique ou encore à la géopolitique, ces étudiants de 50 ans et plus ont tous deux points communs : la curiosité intellectuelle et l’envie de donner du sens à leur temps libre.

Fondée en 1976 à l’Université de Sherbrooke, l’Université du troisième âge a été la première du genre en Amérique. Et la croissance est impressionnante : près de 12 000 étudiants sont aujourd’hui inscrits à travers le Québec.

Dans les Laurentides, trois antennes accueillent cette clientèle : Laurentides, Hautes-Laurentides et Mont-Tremblant. « Cela fait 50 ans que nos antennes régionales répondent aux besoins intellectuels et aux intérêts de nos étudiants », explique Cristina Lagüe, conseillère pédagogique à l’UTA depuis 18 ans. De son côté, François Godbout, étudiant et bénévole à l’UTA dans les Laurentides, partage ce constat : « Suivre des cours me permet de rester actif intellectuellement. »

Des centres d’intérêt propres à chaque territoire

Si la mission de l’UTA reste la même partout dans la province, les attentes des étudiants de chaque région diffèrent. Ainsi, chaque antenne élabore, à partir d’enquête réalisée auprès des étudiants (retraités dans la grande majorité des cas), une programmation proche des aspirations des élèves.

Dans les Hautes-Laurentides, par exemple, les cours liés au voyage rencontrent un véritable engouement. On y retrouve aussi des conférences comme Le cerveau et la musique, animées par un docteur en neuropsychologie. À Mont-Tremblant, l’offre est tout aussi diversifiée : cours en ligne sur des thématiques liées à l’environnement, à l’histoire de l’URSS, aux grands scandales mondiaux, à l’art ou encore aux recherches sur le vieillissement. Enfin, dans l’antenne des Laurentides, les sujets varient, mais restent souvent liés à la culture générale et aux grands enjeux contemporains.

« Certains étudiants sont tellement passionnés qu’ils vont regarder un petit peu ce que proposent les antennes autour de la leur et sont prêts à se déplacer pour suivre des cours ailleurs », note Mme Lagüe. François Godbout, en bon ambassadeur de l’UTA, insiste sur la qualité de l’enseignement : « Les conférenciers sont de très haut niveau, souvent d’anciens professeurs d’université à la retraite. Les sujets sont variés et toujours pertinents. »

Des cours universitaires sans examens

Bien entendu, quand on pense à l’université, on pense à examen et diplôme. Cependant, à l’UTA, le plaisir d’apprendre prime sur tout le reste. « Nous ne proposons aucune activité qui peut déboucher sur un diplôme. Rien n’est crédité, car ce sont vraiment des activités proposées pour le plaisir d’apprendre », continue Cristina Lagüe.

Et les cours prennent place dans des lieux variés, selon les disponibilités : pavillons universitaires, quand l’antenne est située près d’un pôle universitaire, salles communautaires ou encore locaux municipaux. L’enseignement, quant à lui, est assuré par quelque 900 formateurs à travers le Québec. « Quand les bénévoles et les responsables de la programmation conçoivent la programmation, ils vont chercher dans un répertoire les enseignants concernés par les sujets qu’ils veulent aborder. Ensuite, ils choisissent dans ceux qui sont sur leur territoire ».

Enfin, pour répondre à l’ensemble des besoins de ces retraités avides de connaissances, les formats sont variés : blocs de conférences regroupant cinq à dix présentations, cours approfondis sur un seul thème, ou encore ateliers en petits groupes d’une quinzaine de personnes. Depuis la pandémie, une antenne virtuelle complète l’offre. Elle représente aujourd’hui environ 10 % des activités. « L’aspect social est moins là, mais le contenu est tellement intéressant. On a d’ailleurs des bénévoles qui sont là pour accompagner et aider nos étudiants à suivre les cours en ligne. »

Une curiosité intellectuelle qui rassemble

Bien que le terme « troisième âge » puisse sembler vieilli, les étudiants de l’UTA se composent de personnes passionnées et qui ont le temps de suivre des cours en journée. « On vise à partir de 50 ans, mais la moyenne est de 65 ans environ. On observe qu’il faut quand même être à la retraite pour suivre nos cours », précise Mme Lagüe.

Pourquoi retourner en classe après une vie professionnelle bien remplie ? Pour elle, la réponse est claire : « Je pense que c’est vraiment la curiosité intellectuelle qui les pousse. Ce sont des gens qui veulent comprendre. Ensuite, il y a vraiment cet aspect social qui mène les gens à se retrouver avec un but et une envie commune. » Un constat que partage François Godbout : « J’ai toujours eu cette passion d’apprendre. Mon père disait : le premier jour que j’arrêterai d’apprendre, ce sera le premier jour où je serai dans la tombe. »

Et les cours créent de véritables liens entre participants. « C’est assez formidable, car des gens qui ont les mêmes centres d’intérêt se retrouvent et partagent ensemble ces moments d’apprentissage et de culture. » Certaines amitiés se prolongent même en voyages collectifs, inspirés par des sujets abordés en classe ou des soupers entre étudiants souvent fiers de reprendre, à leur âge, les chemins de l’école. « Beaucoup nous parlent de la fierté de leurs petits-enfants, de savoir que leurs grands-parents retournent à l’école », conclut la conseillère pédagogique, émue à l’évocation de ces témoignages.

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