L’Islande hors des sentiers battus 

Pour ce deuxième voyage au centre de la terre*, j’ai opté pour une incursion dans un territoire moins fréquenté de ce pays de contrastes et de démesure : les fjords de l’ouest de l’Islande. Bienvenue dans ce road trip actif où les renards arctiques, les macareux, les chevaux sauvages et une multitude de moutons volent la vedette! 

Peu de touristes s’aventurent au cœur de la réserve naturelle d’Hornstrandir à l’extrême nord des fjords de l’ouest, la péninsule la plus septentrionale d’Islande. Pour s’y rendre, de Rekyavik, on prend la route vers le nord pour un peu plus de 400 km (environ 5h). En chemin, le petit village de Dangsnes vaut le détour pour le sympathique camping Tjaldstaedi avec sa piscine chauffée. Puis, tout près, on retrouve le hot-pot géothermal gratuit sur le bord de la route, bordant le fjord Steingrímsfjörður. Arrivée à Ísafjörður, on prend le temps de découvrir ce camp de base, point de départ du traversier d’approximativement 1h30 (selon les arrêts) pour se rendre dans la réserve naturelle, qui célèbre d’ailleurs ses 50 ans cette année!  

Hornstrandir à pied 

Pour les aventuriers plus téméraires, plusieurs itinéraires sont possibles pour explorer le vaste territoire en randonnée. J’ai opté pour quatre jours en autonomie au cœur de paysages aux mille teintes de verts où l’on côtoie plus de renards arctiques que d’humains – la région a été abandonnée par les Islandais depuis plusieurs dizaines d’années, à l’exception de quelques chalets d’été! Un téléphone satellite et une carte topo sont de mise puisque plusieurs segments du sentier ne sont pas balisés et les cairns ne sont pas toujours visibles lors des journées plus brumeuses. On y dort en tente dans des campings rustiques identifiés sur la carte. Un must pour quiconque veut plonger au cœur de cette nature sauvage et isolée. Attention, le temps est souvent à la pluie et le vent est au rendez-vous, mais les éclaircis rendent les innombrables points de vue très photogéniques! 

Incontournables 

La suite de l’itinéraire ne laisse personne indifférent! Des routes à flanc de montagne avec vue imprenable sur les fjords, les plages à perte de vue, les champs de lave, les glaciers, les falaises, les villages de pêcheurs… les coups de cœur sont omniprésents, en voici quelques-uns! 

Dans la péninsule centrale, la chute Dynjandi et ses cascades (Fjallfoss) est un arrêt obligé! C’est assurément la plus dramatique des fjords de l’ouest. Une courte marche sur un sentier aménagé permet d’admirer toute sa puissance et de s’en approcher facilement. 

Le camping Melanes à Raudasandur au sud des fjords de l’ouest promet une expérience singulière : au bout d’une route très cahoteuse, le paysage qui s’offre à nous est incroyable. On y trouve une lagune, une longue plage de sable ocre et l’océan bleu vif : paradis des oiseaux et des phoques gris. En toile de fond, une impressionnante chute berce la nuit de ses doux chuchotements incessants. 

Au point le plus à l’ouest de l’Europe, la péninsule Latrabjarg est LE lieu pour observer de près les macareux et de nombreuses autres espèces d’oiseaux à même les falaises.  

Un petit détour au nord 

Si vous avez une journée ou deux de plus, une pause à Reykir au nord de l’Islande vous permettra de profiter des deux bains thermaux naturels de Grettislaug. On peut également y camper et le propriétaire est accueillant et sympathique! 

Pour se targuer de s’être aventurer au point le plus au nord du pays, pourquoi ne pas vous rendre jusqu’à Raufarhofn où l’on se sent tout petit au pied de l’Arctic Henge. Cette structure monumentale en construction est inspirée par la mythologie nordique et l’astronomie. Il s’agit d’un cadran solaire géant, destiné à capturer les rayons du soleil et à projeter des ombres sur des points spécifiques, le tout dans une structure circulaire avec des blocs de pierre gravés des noms de nains de la mythologie nordique.  

Conseils en vrac 

• Les meilleurs mois pour visiter les fjords de l’ouest sont juillet et août. On peut alors admirer le soleil de minuit! À noter que septembre est le mois de la pluie en Islande, mais un meilleur moment pour admirer les aurores boréales! 
• Des vêtements pour la pluie et le froid sont de mises même l’été. Lors de mon séjour, fin juillet-début août, je suis passée de 5 à 25 °C au gré des journées. 
• La location d’un véhicule 4 x 4 (tel que la Dacia Duster) est nécessaire si l’on veut s’aventurer sur les routes F, ou même sur les routes secondaires souvent parsemées de nids de poule.  
• Côté découvertes culinaires, ne manquez pas l’arctic char (omble chevalier) et l’agneau, sans oublier les traditionnels fish and chips! 
• Bien que délicieuse, la gastronomie islandaise peut facilement faire un trou dans le portefeuille. Une petite réserve de sachets de nourriture lyophilisée permet de visiter le pays sans se ruiner.  

*En référence au roman d’aventure Voyage au centre de la terre de l’écrivain français Jules Verne.