À surveiller à la pêche : le syndrome du poisson tacheté

Un achigan atteint du syndrome du poisson tacheté.
(Photo - MELCCFP-States Geological Survey, Megan Schall)
Un achigan atteint du syndrome du poisson tacheté. (Photo – MELCCFP-States Geological Survey, Megan Schall)

Le ministère de lEnvironnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) publiait récemment un court texte sur le syndrome du poisson tacheté mieux connu sous le terme blotchy bass syndrome. Vous avez remarqué des taches foncées sur un poisson que vous avez pêché? N’ayez crainte, votre prise est bonne, mais il faut garder l’œil ouvert.

La curiosité piquée, L’info est parti à la pêche afin d’obtenir plus d’informations auprès du MELCCFP. Selon Daniel Labonté, relationniste de presse au ministère, la présence du virus n’est pas encore chez nous, du moins pour l’instant.

« Le virus na pas encore été détecté dans la région des Laurentides. […] La présence du syndrome du poisson tacheté a été confirmée pour la première fois aux États-Unis en 1980 dans la rivière Hudson à New York. Depuis, sa présence a été rapportée dans différents plans deau dau moins 13 états américains », écrit le relationniste par voie de courriel.

Bon, quand même

Sur la publication Web, le MELCCFP résume rondement bien le syndrome.

« Ce syndrome se manifeste par des taches irrégulières lisses de couleur noire ou brune foncée sur la peau, les nageoires ou la bouche du poisson. Ces lésions cutanées sont en fait une réaction immunitaire chez le poisson infecté. Bien quil touche surtout lachigan, d’autres espèces, comme les crapets et la barbotte brune, peuvent aussi être affectées par ce syndrome ».

Il complète en soulignant qu’à ce jour, « les conséquences exactes sur les poissons infectés ne sont pas encore connues, mais les taches peuvent disparaître avec le temps ».

Afin de rassurer les amateurs de pêche, le ministère est vite sur ses patins pour informer qu’il n’y a aucun risque pour la santé de l’humain, les animaux domestiques et les animaux sauvages ne sont pas affectés par le virus. Mais des précautions sont toujours à prendre lors d’une prise de pêche sportive. Détails que l’on trouve aisément ici : https://shorturl.at/js8TA .

Interrogé par L’info sur le sujet, Bertrand St-Jean, président de l’Association chasse et pêche de Nominingue, a réagi.

« Je demande d’où vient ce virus, et peut-être les moyens de le ralentir ou l’arrêter en sa progression. Comme prévenir la venue de la myriophylle ou d’autres espèces envahissantes en augmentant la prévention? On sait que laver les embarcations donne d’excellents résultats. »

Les études se poursuivent sur ce syndrome.

Le syndrome, c’est quoi?

Le syndrome du poisson tacheté est visible sur le corps de la prise par des lésions noires irrégulières ou la bouche des poissons infectés, principalement des adultes, avec une visibilité notable chez les achigans mesurant généralement plus de 17,5 cm, indique le MELCCFP. « Il serait causé par différents virus de la famille des adomavirus variant selon lespèce infectée », lit-on sur la page dédiée au virus

« Les adomavirus ont été détectés chez les achigans à petite bouche et les achigans à grande bouche présentant des taches noires [ou brune foncée] à la surface du corps, nommées « lésions cutanées hyperpigmentées mélaniques » (LCHM). Cependant, il na pas encore été prouvé que ces virus sont la cause du syndrome. Des cas de LCHM ont également été signalés chez dautres espèces deau douce, notamment les crapets et la barbotte brune. […] Les causes de ces variations demeurent inconnues. Cette hyperpigmentation mélanique résulte dune réaction immunitaire chez le poisson infecté. Certains peuvent ne présenter aucun symptôme ».

Les poissons affectés nagent surtout en eau froide, surtout durant les mois plus froids.

Bien que le MELCCFP indique qu’il n’est pas nécessaire de signaler les poissons suspects, M. Labonté, pour les Laurentides, y va d’une recommandation.

« Si les pêcheurs observent des signes de la maladie chez des poissons pêchés dans des plans deau de cette région, nous les invitons à nous envoyer des photos à l’adresse suivante : observations_eae@environnement.gouv.qc.ca . »

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