L’automne en douce au Bas-Saint-Laurent  

Loin des foules estivales, septembre révèle le Bas-Saint-Laurent sous un jour plus doux. L’une de mes plus proches amies habite Kamouraska depuis bientôt dix ans. J’y vais deux fois par année, sans faute, mais jamais en été. Par habitude, peut-être. Par hasard, je ne pense pas. Pour moi, le Bas-Saint-Laurent, c’est une histoire d’automne : le vent plus frais, les paysages qui s’animent de mille couleurs, la lumière qui dore les fins de journée. Les moustiques ont plié bagage, les touristes aussi. Le calme revient, les commerçants retrouvent le plaisir d’échanger, et les locaux reprennent leurs quartiers. Selon moi, c’est le moment idéal pour (re)découvrir la région autrement.  

La randonnée est parfaite pour profiter pleinement de la saison. Mon coup de cœur : le sentier du Cabouron, à Saint-Germain. Est-ce la promesse d’un lunch délicieux au Café Cabouron ou la beauté des paysages? Difficile à dire. Le parc national du Bic, le sentier de l’Aboiteau et le parc côtier Kiskotuk sont aussi de magnifiques options pour marcher en paix, loin des foules, en admirant le spectacle des couleurs d’automne.   

En fin de journée, direction la microbrasserie Tête d’Allumette : bières désaltérantes, coucher de soleil spectaculaire sur le fleuve, et parfois un feu de bois à l’extérieur pour prolonger la magie automnale. Le lieu parfait pour terminer une journée dehors, les joues un peu rosies, en jouant à un jeu de société.    

Le village de Kamouraska rayonne toujours, désormais animé par les locaux. On s’y promène tranquillement : café chez Casgrain, visite du Quai des Bulles ou de la galerie Champagne et Paradis, douceurs de la Fée Gourmande, pizza chez Pépita, ravitaillement à la Supérette chez Marie, détour à la boulangerie Niemand, et souper à l’Hôtel Vic ou chez Côté Est. L’énergie est différente, plus calme, plus vraie.  

En septembre, place aussi au Festival des champignons forestiers du Kamouraska. Partout dans la région, on découvre des menus spéciaux dans les restaurants, des ateliers de cueillette, et autres activités qui célèbrent l’abondance de la forêt. La saison des récoltes n’a pas dit son dernier mot, et les marchés fermiers en profitent pour offrir une abondance de produits d’automne : légumes racines, courges, champignons, miel, pains au levain, fromages fins… L’occasion parfaite de remplir son panier pour cuisiner de bons repas réconfortants, ou simplement grignoter à la plage de Kamouraska, sous la lumière dorée de fin d’après-midi. 

Et si on prend la route, d’autres adresses gourmandes valent largement le détour. À Rivière-du-Loup, Bernadette propose une cuisine fine, inspirée du terroir et des récoltes du moment, dans une ambiance parfaite pour une soirée d’automne. À Rimouski, La Porte Arrière, récemment sélectionné par le Guide Michelin, séduit par sa créativité et la qualité de ses ingrédients. Au Bic, la Cantine Côtière de la cheffe Colombe St-Pierre offre une cuisine de cantine réinventée, servie dans une ambiance colorée et festive, tandis que la Buvette Le Bicois, ouverte depuis l’été dernier seulement, joue la carte du vin nature et des plats gourmands à partager. À Cacouna, Racine attire les amoureux de pain au levain et de pâtisseries saisonnières. Et à Baie-des-Sables, Projet La Ruche fait rayonner la cuisine locale avec une expérience gastronomique champêtre.  

Du côté de Grand-Métis, les Jardins de Métis restent ouverts jusqu’au 5 octobre. À cette période, le site s’imprègne d’une douceur nouvelle : moins fréquenté, mais toujours magnifique. Les trois expositions en cours invitent à un voyage inspirant entre histoire, art et science, alors que les thés littéraires proposés certains dimanches permettent de marier la beauté des mots et du décor. Il est même possible de s’inscrire à un atelier de fabrication de papier recyclé. Une belle façon de prolonger la saison avec lenteur et curiosité.  

L’automne au Bas-Saint-Laurent appelle donc à une forme de présence douce. On lit dehors, on randonne au calme, on marche au bord du fleuve, on découvre de nouvelles adresses et on cuisine avec ce qu’on a trouvé au marché. On vit moins vite, et je pense, encore mieux.   

Où dormir?  

Du côté de Kamouraska : les Villas Kamouraska, élégantes et lumineuses, ou l’Auberge sur Mer, perchée au bord du fleuve. À proximité de Rimouski : le camping du parc national du Bic, pour une solution plus rustique dans un paysage cinq étoiles, Le Mange-Grenouille, avec son charme excentrique et feutré, ou encore Le Bicois, pour une expérience plus récente, mais tout aussi chaleureuse. Près des Jardins de Métis : l’Auberge du Grand Fleuve, face à l’eau à Métis-sur-Mer, ou, pour un séjour en groupe, la Résidence des Stagiaires, dessinée par le célèbre architecte Pierre Thibault.