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Une mère dénonce l’inertie du système de santé

Trois tentatives de suicide en trois semaines

Publié le 5 avril 2017 par In Médias

Une mère vit l'enfer. Sa fille de 22 ans a fait trois tentatives de suicide en autant de semaines depuis la fin février.

L'angoisse de vivre: un mal plus répandu qu'on le pense. - Crédit photo Mitar Gavric (Depositphotos)

Une mère vit l’enfer. Sa fille de 22 ans a fait trois tentatives de suicide en autant de semaines depuis la fin février.

Elle dénonce l’inertie du système de santé qui refuse de prendre charge sérieusement le dossier de sa fille malgré les risques évidents de récidive. Cassandra (nom fictif) souffre d’un trouble de déficience de l’attention (TDAH) et d’un trouble de la personnalité limite (TPL).

Blessures sévères

Vers la fin du mois de février, Cassandra s’est mutilée sévèrement en s’infligeant plus de 25 entailles au bras gauche. Transportée par ambulance à l’Hôpital Laurentien durant la nuit, la jeune femme de Sainte-Lucie-des-Laurentides a passé une douzaine d’heures à l’hôpital, puis a obtenu son congé après avoir parlé à un psychiatre pendant une dizaine de minutes seulement selon sa mère, et ce, sans aucune nouvelle médication prescrite.

Une semaine plus tard environ, nouvelle tentative de suicide. Cassandra s’en prend cette fois-ci à son bras droit avec de profondes entailles, mais juge que ses blessures ne sont pas suffisamment graves pour aller à l’hôpital. Une autre semaine passe et, cette fois-ci, elle avale entre 25 à 30 comprimés de Seroquel, un médicament utilisé pour soigner les symptômes de schizophrénie, les épisodes maniaques associés au trouble bipolaire et les épisodes dépressifs associés au trouble bipolaire.

C’est son copain, avec qui elle vit depuis un certain temps, qui contacte l’ambulance et les policiers. Sa mère ne l’apprendra qu’une douzaine heures plus tard par l’entremise de l’ami de sa fille. “C’est inacceptable”, nous dit la mère. “C’est mon nom et mon numéro de téléphone qui figurent au dossier en cas d’urgence.”

Cassandra y passera 24 heures, puis obtiendra encore une fois son congé d’hôpital après une courte rencontre avec un autre psychiatre. “Après trois tentatives, c’est inacceptable que le système ne la prenne pas en charge”, s’insurge la mère qui préfère garder l’anonymat. “Ma fille demandait de l’aide. Même la travailleuse sociale, qui l’a rencontrée, ne comprenait pas qu’on la laisse partir comme ça. Tout peut arriver! C’est comme si on avait jugé qu’elle n’était pas assez dangereuse pour elle-même.”

Ressources limitées

On réussit finalement à lui trouver une place dans un centre de crise à Sainte-Thérèse, la seule ressource du genre dans les Laurentides avec 10 places seulement. “On a été chanceux”, reconnaît la mère. “Cependant, les séjours dans ces centres de crise sont limités à 14 jours”, selon elle. Cassandra devait sortir vendredi dernier (31 mars) après 8 jours passés dans ce centre.

“Mais après, on fait quoi? Il y a bien quelques centres d’hébergement supervisés à Sainte-Agathe-des-Monts, Saint-Eustache et Saint-Alphonse-de-Rodriguez, mais partout il y a de lourdes listes d’attente pour des mois et des mois à venir.”

Elle dit avoir remué ciel et terre pour trouver une solution. Elle a logé une plainte au CISSS et contacté le député Claude Cousineau et les médias. La mère appréhende la sortie de sa fille du centre de crise de Sainte-Thérèse. Cassandra a choisi, elle, de retourner dans son environnement, à Sainte-Lucie-des-Laurentides. “Vous n’avez pas idée du stress et de l’inquiétude en pensant à ce qui pourrait arriver. Je dors mal et j’ai peur au prochain coup de fil que je pourrais recevoir en pleine nuit…”

Précisons en terminant que la direction du CISSS n’a toujours pas répondu à notre demande d’entrevue.

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