Des secteurs de Val-Morin sous le coup d’un avis d’ébullition depuis 6 semaines

Publié le 1 septembre 2020 par Maxime Coursol

Publié par

Maxime Coursol

Rédacteur en chef - L'info du Nord | mcoursol@inmedias.ca

Depuis la mi-juillet, il est impossible pour les résidents des secteurs Belle Neige et Alverna, à Val-Morin, de consommer l’eau du robinet sans l’avoir fait bouillir au préalable. La raison de cet avis d’ébullition? La Municipalité peine à la trouver.

Un avis d’ébullition est en vigueur depuis la mi-juillet dans un secteur de Val-Morin et rien n’indique qu’il sera levé à court terme. (Photo Unsplash)

« Ça fait six semaines, ça n’a pas de bon sens », lance au bout du fil Sonya Audrey Bonin, directrice des communications de Val-Morin. Elle explique que cet avis est cependant nécessaire, car depuis le bris d’une conduite début juillet dans le secteur concerné, la qualité de l’eau de l’aqueduc ne répond pas aux normes du ministère de l’Environnement du Québec.

« On a réparé la conduite, mais même si on fait des analyses aux 48 heures, les résultats sont toujours négatifs, explique Mme Bonin. On pense donc qu’il y a une autre source de contamination, mais on n’arrive pas à la trouver. La firme H2Lab de Sainte-Agathe est dans le dossier. On a besoin de deux tests positifs à 48 heures d’affilée pour lever l’avis d’ébullition, ce sont les normes du Québec. »

Un réseau désuet

Selon Diane Denis, adjointe administrative aux travaux publics, il y a deux choses qui peuvent expliquer la situation. La première est qu’un bris de conduite à un autre endroit fait entrer de l’eau contaminée dans les tuyaux, qui se mêle à l’eau traitée de l’aqueduc. La deuxième est un possible dépôt de sédiments qui a colmaté un tuyau. Autrement dit, la circulation de l’eau est bouchée par de la corrosion ou l’accumulation de certains minéraux, si bien que l’eau circule moins bien et pourrait être contaminée par diverses bactéries.

« Il faut préciser, soutient Mme Denis, que l’aqueduc dans ce secteur-là est désuet. Il n’y a pas de bouclage avec l’aqueduc du noyau villageois, c’est un petit réseau indépendant du reste de Val-Morin. Les conduites datent des années ‘70, elles ne sont pas adaptées aux normes d’aujourd’hui et datent d’avant que les chalets dans ce secteur-là deviennent des résidences permanentes. » Ce réseau doit d’ailleurs être refait intégralement l’an prochain.

Cette désuétude rend plus difficile la localisation du problème. Une firme externe a été engagée pour en trouver la source et elle a fait, dans les dernières semaines, des purges d’eau via les bornes-fontaines du secteur, pour évacuer l’eau contaminée. Hélas, malgré ces purges, les normes sur la qualité de l’eau ne sont jamais atteintes.

Mme Denis précise par ailleurs que malgré l’avis d’ébullition, la contamination de l’eau n’est pas majeure.

Système d’alerte pour être informé

Certains Valmorinois s’interrogent sur la nature de l’avis d’ébullition qui perdure. Michel Doyon est un résident du secteur Alverna. Avec son épouse, il vit une situation qui est loin de le satisfaire. « Ça fait 6 semaines, bientôt 7, que ça dure. Au-delà de devoir acheter des cruches d’eau pour boire et de faire bouillir l’eau avant de s’en servir, ça cause beaucoup d’inconvénients. »

Il parle notamment de quatre jours d’affilée où il s’est réveillé avec une pression de l’eau très basse. « On se levait le matin et il n’y avait pas de pression, ça continuait durant la journée et puis ça revenait en soirée. J’ai fini par apprendre que c’était causé par des travaux pour localiser l’endroit où, dans le réseau, l’eau rentre dans les tuyaux », affirme-t-il.

« Je comprends qu’on doive couper l’eau le temps de réparations, mais prévenez-nous! »

-Michel Doyon

Du côté de la Municipalité, on assure cependant que la situation de M. Doyon n’est pas la norme. « D’habitude, on envoie un message automatisé par téléphone aux citoyens pour les aviser quand il y a des travaux à venir, mais il faut s’inscrire aux alertes sur le site et indiquer son adresse afin de savoir si vous êtes dans le secteur concerné, car on n’envoie pas le message systématiquement à tous les résidents de Val-Morin », indique Sonya Audrey Bonin, directrice des communications de Val-Morin.

Actuellement, il y a 1500 personnes inscrites au système d’alerte de Val-Morin. Pour s’y inscrire ou mettre ses informations à jour, il faut aller sur le site www.val-morin.ca et cliquer sur la pastille verte « Alerte », à droite en dessous de la barre du menu.

Post Views: 470