Fermetures de salles à manger: quand la pénurie de main-d’œuvre frappe
Même si le taux de chômage au Québec frise les 10%, plusieurs restaurants de la région sont toujours aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre. La plus récente victime de celle-ci est le Tim Horton’s de Sainte-Agathe, qui a annoncé le 25 août la fermeture temporaire de sa salle à manger.
Le propriétaire franchisé du restaurant, Yves Forget, est formel: c’était la seule solution, vu le « climat social et économique actuel ». Il évoque le retour à l’école des travailleurs étudiants, ce qui lui fait perdre entre 40 et 50% de sa force de travail.
« J’ai préféré prendre les devants et tout de suite fermer la salle à manger, le temps de trouver des travailleurs. C’est temporaire, juste pour quelques semaines, le temps que ça reprenne », affirme-t-il.
Selon M. Forget, depuis le début de la pandémie, son service à l’auto a connu une hausse fulgurante d’achalandage, ce qui l’a poussé à réorganiser son entreprise. La salle à manger, ouverte depuis que la Santé publique l’a permis, connaissait aussi une augmentation d’achalandage chaque semaine, mais aux prises avec une force de travail réduite, il voulait conserver un temps d’attente raisonnable pour le service au volant.
« C’est déjà long présentement, le temps d’attente, alors avec moins de travailleurs, c’était juste impossible », plaide-t-il.
Le Baril roulant aussi
La situation d’Yves Forget ressemble à ce qu’a vécu Patrick Watson, propriétaire du Baril roulant à Val-David. Tout l’été, il a dû se résoudre, la mort dans l’âme, à fermer ses salles à manger certains jours, n’ayant qu’un seul cuisinier pour servir des clients toujours plus nombreux, avec les touristes qui venaient passer leurs vacances chez nous.
« D’habitude, souligne-t-il, on est ouvert sept jours sur sept, mais là, on ne pouvait pas offrir un bon service aux Montréalais en visite chez nous. Ç’a été difficile côté rentabilité, à cause de ça, ç’a baissé d’environ 50% à l’auberge et au restaurant. Pour le pub, étrangement, c’était moins dramatique. »
La PCU montrée du doigt
Tant M. Watson que M. Forget ont affirmé que selon eux, la Prestation canadienne d’urgence (PCU) avait contribué à alimenter cette pénurie de main-d’œuvre, malgré le nombre important de chômeurs.
« De prime abord, le gouvernement a bien répondu en créant la PCU, le besoin était là, affirme le propriétaire du Tim Horton’s. Sauf qu’après plusieurs mois, ça envoie un mauvais message: si tu continues de donner un remplacement de revenu complet sans rien demander en retour, ça pourrait être très dommageable pour les emplois à faible revenu, comme ceux au salaire minimum. »
Le propriétaire du Baril roulant abonde dans le même sens. « La PCU a vraiment contribué à la première vague du manque de main-d’œuvre, croit-il. Beaucoup de mes travailleurs ont préféré rester sur la PCU tout l’été, il y a des jeunes qui ont choisi d’en profiter pour aller en voyage. »
Il ajoute toutefois que ça se résorbe à présent. Plusieurs travailleurs de Montréal ont déménagé dans le nord, notamment quatre cuisiniers qui se sont récemment installés à Val-David. Avec la PCU qui se termine cet automne, il recommence enfin à embaucher et se retrouve, au contraire, avec un peu trop de personnel pour la saison morte.
« Je regarde ça pour peut-être partager mes travailleurs avec d’autres restaurants, comme ça, ils garderaient un salaire intéressant d’ici à l’hiver. »
Yves Forget est, lui aussi, certain que lorsque la PCU se terminera, il récupérera des travailleurs. « Mais ce ne sera plus la haute saison, la rentabilité ne sera pas la même », évalue-t-il.
Contrairement à Patrick Watson, il ne s’attend pas de son côté à la venue de travailleurs au salaire minimum de Montréal dans la région. Il croit plutôt qu’il faudrait miser sur une main-d’œuvre immigrante non qualifiée pour faire face au défi démographique et surtout, revoir les façons de travailler pour avoir moins de main-d’œuvre nécessaire au service.
Voir plus de : Actualités
Recyclage Jorg sommé de payer 87 500 $ pour des manques à la Loi sur la qualité de l’environnement
Le 16 octobre, l’entreprise Recyclage Jorg de Nominingue a été déclarée coupable de six infractions à la Loi sur la …
Première édition de loterie de la Société Alzheimer Laurentides
En 2024, 170 000 québécois dont 10,000 dans notre région des Laurentides vivent avec un trouble neurocognitif. Avec 30 000 …
Un soutien essentiel pour les enfants et les organismes
L’événement, qui propose 24 heures de ski alpin, snowboard, randonnée alpine, marche, ou course et mobilise des participants de tous …