Luc Guérin de retour dans les Laurentides avec Les 39 marches

À l’occasion de la tournée de la pièce Les 39 marches, Luc Guérin fait escale du 17 au 26 juillet sur les planches du Théâtre Le Patriote. Avec cette comédie portée par quatre acteurs déjantés et une mise en scène inventive, le comédien originaire des Laurentides joue à domicile

Quand on lui parle de Sainte-Agathe-des-Monts, Luc Guérin sourit. L’acteur y a passé de nombreux étés, jeune comédien, et y a enchaîné les succès sur scène. Cet été, il retrouve Le Patriote — qu’il qualifie de « phare des Laurentides » — pour y jouer Les 39 marches, comédie délirante où Richard Hannay, injustement accusé de meurtre, s’élance dans une course-poursuite effrénée pour prouver son innocence. Entouré de Benoît Brière, Martin Drainville et Évelyne Rompré, Luc Guérin salue une pièce aussi drôle qu’exigeante, où l’imagination est reine.   

Une adaptation loufoque   

Inspirée du roman de l’écrivain canadien John Buchan, adapté au cinéma par Alfred Hitchcock en 1935, Les 39 marches a été revue pour la scène par Patrick Barlow dans une version volontairement parodique. « Le film a un côté très expressionniste, dramatique… mais cette adaptation scénique assume une vision comique de cette œuvre », explique Luc Guérin, intimement convaincu par cette version revisitée et inventive.  

Trains imaginaires, poursuites rocambolesques, moutons et châteaux sortis de nulle part… tout est recréé avec peu de moyens, mais une grande ingéniosité.   

« C’est une pièce très créative. On invite aussi le public à avoir de l’imagination. Une scène du train, par exemple, exige à mes collègues de jouer sept ou huit personnages dans la même séquence. C’est impressionnant, et le spectateur devient complice de cette folie », continue le comédien qui fête ses 40 ans de scène.  

L’art du trio  

Au cours de ces nombreuses années sur les planches, Luc Guérin a eu la chance de nouer des liens profonds avec ses compères Benoît Brière et Martin Drainville. Un trio soudé par le plaisir de jouer et leur complémentarité.   

« On a tourné pendant très longtemps avec la pièce Broue. Ce qui nous avait attirés dans cette comédie, c’était justement cette possibilité de jouer plein de rôles différents. Ici, avec Les 39 marches, c’est le même plaisir pour eux. Moi, je joue Richard Hannay du début à la fin, mais ça me va très bien : ce sont mes camarades qui m’ont choisi pour ce rôle, et je suis docile », lâche-t-il en riant.  

Il confie aimer ce personnage « très anglais, pince-sans-rire », et y voir une proximité avec l’humour québécois. « On a ce côté faux sérieux, cette autodérision que peut présenter, par moment, Richard Hannay. »  

À cette complicité bien rodée s’est ajoutée Évelyne Rompré, seule femme du quatuor. « C’est une actrice extraordinaire, capable de passer du tragique au comique avec aisance. On est tous très fiers de jouer avec elle dans de nombreuses salles québécoises. »  

Une salle de cœur  

Parmi ces salles figure Le Patriote, un lieu emblématique et unique aux yeux de Luc Guérin, qui s’y est produit à ses débuts. Remonter sur scène à Sainte-Agathe-des-Monts, c’est aussi l’occasion pour lui de renouer avec un public auquel il tient profondément.   

« Les spectateurs des Laurentides nous offrent un amour immense. C’est comme s’il y avait une vraie reconnaissance dans le fait qu’on vienne jusqu’à eux alors qu’en réalité, c’est nous qui sommes reconnaissants, car ils nous choisissent le temps d’une soirée. Ils nous nourrissent et on essaie de leur rendre autant. »  

La même passion 40 ans plus tard  

Alors qu’il cumule les projets — Broue, La famille Addams, Les 39 marches — Luc Guérin reste un passionné infatigable. « Cela fait donc déjà 40 ans que j’ai quitté l’école de théâtre. Alors que certains seraient probablement lassés, j’aime toujours autant travailler sur plusieurs projets en même temps. Ça aiguise l’attention, la précision du comédien. »  

Et quand on lui demande comment il arrive à mettre en scène et à jouer en même temps, Luc Guérin assure que le trio relève le défi avec méthode. « On se filme, on visionne, on ajuste. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est d’une grande richesse. On se connaît, on se complète, et nos carrières en solo nourrissent notre travail commun. »  

Après l’absurde, le merveilleux : Peter Pan  

À peine la tournée de la pièce Les 39 marches achevée pour la saison 2025 (le 14 septembre prochain à Québec) que Luc Guérin ouvrira une nouvelle page artistique. Pour la première fois, il mettra en scène un monument de l’histoire des comédies musicales : Peter Pan.   

« J’ai été surpris qu’on me propose ce projet, mais je n’ai pas réfléchi longtemps, car cette pièce me parle énormément. »   

Et le spectacle promet d’en mettre plein la vue : 31 comédiens sur scène, un orchestre, des effets spéciaux, de la danse, du chant… Et un duo de choc avec Benoît Brière dans le rôle de Crochet, et Éléonore Lagacé en Peter Pan. « C’est un sacré défi, mais le résultat sera magique », promet Luc Guérin, qui n’a manifestement pas fini de nous émerveiller.