À Ste-Lucie
Mont Kaaikop: la Coalition ne baisse pas la garde
Alors qu’elle entame sa huitième année d’existence, la Coalition pour la préservation du Mont-Kaaikop et ses membres continuent de protéger cette montagne et d’en inventorier la richesse.
Le mont Kaaikop est situé sur le territoire de Sainte-Lucie-des-Laurentides et marque la frontière entre les régions des Laurentides et de Lanaudière. Il s’agit du 2e plus haut sommet des Laurentides après le mont Tremblant et d’un lieu pratiquement intouché par l’homme.
Selon Claude Samson, président et membre fondateur de la Coalition, on y trouve une forêt ancienne et en santé, ce qui est excessivement rare dans le sud du Québec. « Certains arbres ont un âge estimé à 250 ans, déclare-t-il. Ce serait donc une forêt qui n’a jamais été coupée par l’industrie forestière ou les pionniers de l’époque de la colonisation. »
« Dans toutes les Laurentides, il n’y a que chez nous et dans un secteur de La Minerve qu’on trouve quelque chose de semblable. »
-Claude Samson
Il ajoute que par son emplacement géographique, le mont Kaaikop est un écosystème extrêmement riche en biodiversité. « Si on prend le mont dans son ensemble, du sommet à la base, et le corridor nord-sud constitué de terres publiques autour, on a un corridor faunique qui assure la connectivité entre la réserve mohawk de Tioweroton, le Parc national du Mont-Tremblant et le Parc régional de la Forêt Ouareau. Ça permet aux animaux de se déplacer entre Lanaudière et les Laurentides sans rencontrer d’humain », soutient-il.
Quand l’économie rejoint l’environnement
C’est pourquoi la Coalition désire faire de ce territoire une aire protégée où la conservation occupera une place prépondérante. Actuellement, le plan d’affectation des terres publiques définit ce territoire comme une zone forestière de production (vocation assujettie à des coupes forestières). À la suite d’une longue saga entre 2013 et 2016, la Coalition a gagné une manche contre les ministères québécois des Forêts et des Ressources naturelles, ayant obtenu une injonction pour préserver les lieux.
Or, depuis, tout projet de créer une aire naturelle protégée de 40 km enclavant la montagne est au point mort. « Québec bloque la possibilité d’entreprendre une démarche en ce sens, soutient Claude Samson, et les citoyens n’ont aucun organisme indépendant pour s’exprimer sur l’affectation d’un territoire. Il faut donc se mobiliser sans cesse pour rappeler qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale autour d’un projet de coupes au mont Kaaikop. »
Il évoque l’argument environnemental, bien sûr, mais aussi économique. « On a prouvé en cour que dans le cas du mont Kaaikop, les retombées liées à la villégiature et au tourisme sont plus importantes que celles provenant de coupes forestières, à cause de la coopérative de solidarité de plein air L’Interval, qui opère des sentiers sur le mont et qui est le principal employeur sur le territoire de la municipalité de Sainte-Lucie », déclare-t-il.
D’ailleurs, la Coalition et L’Interval travaillent maintenant de concert, chacun ayant un représentant sur le conseil d’administration de l’autre.
Le président Samson promet que d’autres actions politiques seront entreprises pour tenter de protéger la montagne de façon permanente. « On a un plan d’action sur les trois prochaines années, on n’abandonne pas la partie. Il faut demeurer vigilants et faire connaître les enjeux pour que de plus en plus de gens soutiennent notre projet », conclut-il.
Tournée vers l’avenir
Malgré cette épée de Damoclès au-dessus du mont Kaaikop, la Coalition demeure optimiste face à l’avenir. Elle a déjà investi 85 000$, majoritairement en études, et elle entreprend cette année une caractérisation complète du territoire qu’elle voudrait protéger, du moindre arbuste au moindre ours noir, qui s’échelonnera sur deux ans. Le mandat a été confié à un consultant au coût de 40 000$, payés à même les dons reçus par quelque 400 individus et 25 organismes ou fondations pour l’environnement.
Des ponts sont également en train de se créer avec le monde universitaire pour faire du mont Kaaikop et son pourtour un terrain de recherche scientifique sur la faune et les changements climatiques.
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