Val-des-Lacs adopte son budget dans la tourmente
Augmentation fulgurante des taxes foncières
Deux mois après la majeure partie des municipalités de la région, Val-des-Lacs a adopté son budget 2020. Le taux de taxation passe de 0,973$ par tranche de 100$ d’évaluation à 1,118$ par tranche de 100$.
Autrement dit, pour le propriétaire d’une maison évaluée à 250 000$ et dont la valeur n’a pas changé dans la dernière année, c’est une augmentation de 362,50$ de son compte de taxes, qui passe de 2432,50$ en 2019 à 2795$ en 2020. Précisons cependant que le tarif pour la collecte des ordures baisse pour sa part de 50$, passant de 160$ à 110$ par porte.
Le budget a été adopté à la majorité par le conseil, 4 conseillers votant pour et 2 votant contre. Les deux opposants, les conseillers indépendants Ginette Lynch et Jacques Hébert, ont vertement critiqué l’administration du maire Jean-Philippe Martin, qu’ils tiennent responsable de cette augmentation vertigineuse des taxes.
Le maire s’explique
Le maire s’est défendu pour sa part en évoquant que pendant de nombreuses années, les taxes n’ont pas augmenté à Val-des-Lacs, ce qui nécessite aujourd’hui un rattrapage important. « En n’augmentant pas les taxes, depuis plusieurs années, la Municipalité s’est privée des fonds nécessaires au bon fonctionnement des services. »
Il a également déclaré que la gestion des finances manquait de rigueur dans les dernières années. « Il y a des dépenses qui revenaient chaque année, mais qu’on ne mettait pas au budget. On pigeait dans le surplus accumulé pour les assumer. Ça fait qu’aujourd’hui, ce qui reste de surplus est mince. On a donc fait le choix de les inscrire au budget, mais à cause de ça, ça fait augmenter le taux de taxation. À 965 portes à Val-des-Lacs, chaque dépense a un impact sur le compte de taxes », explique-t-il.
Jean-Philippe Martin reconnaît néanmoins que certains choix sont politiques, par exemple l’embauche d’un adjoint à l’environnement pour l’année et le mandat confié à un spécialiste en ressources humaines pour offrir un soutien aux négociations à la convention collective à venir et au dossier de l’équité salariale.
L’explication n’a pas satisfait la trentaine de citoyens dans la salle, qui a profité des périodes de questions pour décrier la situation. Plusieurs allégations ont fusé dans la salle. Les salaires des employés municipaux et leurs compétences, le coût du service des premiers répondants et des pompiers ainsi que la gestion du dossier de l’église, rachetée par la Municipalité qui l’a transformée en salle communautaire, ont notamment été soulevés.
Projets à venir
À la suite de l’adoption du budget, le conseil municipal a également présenté son plan triennal d’immobilisations (PTI), dans lequel la Municipalité a informé le public de ses plus importants investissements à venir. Pour 2020, le principal chantier sera la réfection des chemins Val-des-Lacs et du Lac-Quenouille, sur un tronçon de 9 km, dont les coûts sont estimés à 3 millions de dollars (M$). Le maire a précisé que la Municipalité croyait pouvoir obtenir une subvention gouvernementale pour financer ce projet.
Une somme de 90 000$ est également prévue pour réparer le tablier des ponts et un règlement d’emprunt de 175 000$ sera adopté pour l’achat d’une chargeuse-rétrocaveuse.
Le projet futur de construction d’une nouvelle caserne de pompiers et garage municipal (dans le même bâtiment), au coût de 2,5 M$, prévu en 2022 au PTI, a soulevé un tollé, certains citoyens appelant même à la tenue d’un référendum pour empêcher le projet de se concrétiser. L’achat d’une pelle mécanique au coût de 145 000$ (2021) et d’un camion 6-roues ou 10-roues au coût de 160 000$ (2022) figurent aussi au PTI, tout comme une réfection en 2021 du chemin du Lac-de-l’Orignal au coût de 950 000$.
Quelques commentaires de citoyens dans la salle
« Comment pouvez-vous justifier une augmentation de 11,5% quand nos équipements sont désuets et qu’on n’a pas de services? »
« Je pense vendre ma maison, mais avec toutes les taxes que je paie et les services tout croches qu’on reçoit, qui va me l’acheter? »
« À voir le budget qui est adopté ce soir, je me demande: a-t-on encore les moyens d’être une municipalité indépendante? »
« Bien gérer une municipalité, c’est faire des choix pour reporter certains projets, pour prendre en considération ce que les gens sont capables de payer. »
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