Marc-André Caron tire sa révérence
Carrefour Jeunesse-Emploi
Le directeur général du Carrefour Jeunesse-Emploi (CJE) de la MRC des Laurentides, Marc-André Caron, a officiellement quitté ses fonctions le 18 novembre. Il a accordé sa dernière entrevue à L’info du Nord
L’homme, à l’emploi du CJE depuis 2005, se joint au Pôle d’économie sociale des Laurentides, basé à Mirabel. Maintenant âgé de 51 ans, il se dit mûr pour un nouveau défi. « J’ai beaucoup frayé dans le monde de l’économie sociale et j’avais envie, après 14 ans à travailler en développement de l’employabilité des individus, de travailler maintenant en développement économique », confie-t-il.
C’est son apport à la mise en place de l’organisme Inter Action Travail, qui donne à des jeunes éprouvant des difficultés d’intégration des emplois à l’Écocentre Sainte-Agathe-des-Monts et à La Recyclerie, qui l’a reconnecté ces dernières années avec le monde de l’économie sociale, qui l’a toujours enthousiasmé.
« L’entreprise collective, c’est l’avenir. »
-Marc-André Caron
« Souvent, quand on parle de coopérative, les gens pensent à Desjardins, mais c’est bien plus que ça, explique M. Caron. Les coops donnent une foule de services à la population, en plus de répondre aux besoins du territoire. »
Un travail colossal
Il y en a eu, du chemin parcouru en 14 ans pour Marc-André Caron. L’homme a d’abord commencé à travailler comme consultant pour le CJE, qui n’existait alors que depuis deux ans. Rapidement, il en est devenu le directeur général. Sous sa gouverne, le CJE a connu une phase d’expansion très importante jusqu’au début des années 2010, recevant de plus en plus de responsabilités pour concrétiser plusieurs programmes gouvernementaux sur le terrain.
Puis ont suivi les années de compressions. « Les CJE ont passé à un cheveu d’être abolis en 2014, rappelle M. Caron. Notre travail est devenu beaucoup plus normé, tout le modèle d’affaires a changé. On est passé d’une approche centrée sur les besoins du jeune à une approche où il fallait que nos jeunes soient réemployés rapidement. »
Le directeur général ne cache pas avoir eu de la difficulté avec cette philosophie, mais finalement, il reconnaît qu’avec le temps, cela a permis au Carrefour de mieux s’intégrer dans l’univers du développement local. Ce qu’il déplore, c’est que le côté humain a été mis de côté avec ce chambardement. « Le défi est resté le même chez nous: quand un jeune n’est ni au travail ni aux études, quand il doit surmonter des problèmes de détresse psychologique et de violence, c’est difficile de le rejoindre et de l’épauler. On parle d’une clientèle vulnérable, on ne peut pas les forcer à rentrer dans un cadre », plaide-t-il.
À présent qu’une nouvelle redéfinition des CJE se profile du côté de Québec, et que la pénurie de main-d’œuvre augmente de façon considérable l’employabilité des jeunes, Marc-André Caron préfère confier les rênes à quelqu’un d’autre qui pourra insuffler une nouvelle énergie au CJE des Laurentides. Il croit néanmoins laisser un bel héritage.
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