Bord de l’eau – Du rêve à la réalité!

Plusieurs ont une image très idyllique d’un chalet au bord de l’eau, souvent issue de souvenirs de vacances heureux ou d’un amalgame de récits d’amis et de rêves personnels. Cette image peut décrire un chalet tranquille au bord d’un lac, sans voisin, entouré de grands arbres, muni d’une véranda et situé à 1 h 15 de Montréal maximum. Ces acheteurs sont souvent fort surpris par les caractéristiques des propriétés de bord de l’eau dans l’inventaire disponible!
Le prix demandé « c’est si cher que ça un bord de l’eau! », la rareté «il n’y en a pas d’autres à visiter? » et l’ensemble des caractéristiques des propriétés visitées « les voisins sont trop proches »; « la descente vers le lac est trop à pic »; « par où est-ce qu’on entre dans l’eau? ». Bref, l’achat d’un chalet au bord de l’eau demande à considérer beaucoup plus de variables que celui d’autres types de propriétés et, dans bien des cas, les idées pré conçues de ce que ce chalet sera sont particulièrement mises à l’épreuve!

VILLÉGIATURE PATRIMONIALE

Dans l’axe de l’autoroute 15, du lac de l’Achigan situé à St-Hippolyte, au lac Chaud situé à La Macaza, les bords de l’eau sont construits depuis assez longtemps pour que les règlements de zonage qui s’appliquaient soient aujourd’hui désuets! Plusieurs de ces chalets ont été construits sur de petits lots, dotés de servitudes d’accès, de vue, d’empiètements tolérés ou autre qui rendent plus complexe le droit de propriété, mais qui, dans la majorité des cas, ne posent aucun problème et favorisent même un sentiment communautaire apprécié.

D’autres peuvent bénéficier de plus grands terrains, ayant été acquis alors que toute cette région de villégiature était en développement. En effet, les premiers arrivants occupent bien souvent de très beaux sites. Il faudra alors aimer un chalet qui portera certains signes du temps! Il s’agit réellement d’une richesse patrimoniale, c’est selon cet angle que nos lacs et les propriétés riveraines doivent être appréciés.

Et, dans tous les cas, il y a d’excellents achats à faire pour des acheteurs avertis et flexibles. De plus, outre l’axe nord–sud de l’autoroute 15, il s’ouvre à l’est, vers la route 125 et à l’ouest, vers les routes 329 et 327 des opportunités intéressantes d’acquisitions sur des lacs moins développés qui ont aussi beaucoup à offrir, en plus d’un petit voyage dans le temps dans un style très laurentien.

TOUS LES LACS NE SONT PAS ÉGAUX

Autre considération importante, tous les bords de l’eau ne sont pas égaux. Bien qu’ils aient tous leur charme, certaines caractéristiques sont plus prisées. On recherche une pente et une distance pas trop importante entre le chalet et l’eau– on ne veut pas avoir à franchir 100 marches pour s’y rendre!

Une fois arrivé à l’eau, on cherche une descente douce pour ne pas en avoir jusqu’au cou après quelques pas; on ne veut pas trop de roches, afin de se baigner sans sandales aux pieds et pas trop de plantes qui caressent les mollets! Si l’on recherche un lac navigable – sur lequel les bateaux à moteur sont permis – il faudra effectuer une recherche plus technique afin de connaître la puissance permise des moteurs, la vitesse tolérée et les zones de navigation. À chacun son lac!

UN MARCHÉ ACTIF

Voyons un peu le marché, une recherche Centris qui retient toutes les unifamiliales vendues entre SainteAnne-des-Lacs et Labelle sans critère de prix et en ne faisant varier que la caractéristique « bord de l’eau» indique que dans les 12 derniers mois, sur 3 362 unifamiliales vendues, 712 étaient situées au bord de l’eau, soit une propriété sur cinq! C’est énorme, mais c’est quand même moins que les discussions que j’ai eues avec des acheteurs potentiels qui placent la barre à trois à quatre personnes sur cinq qui désirent faire l’acquisition d’un chalet au bord de l’eau! Pas étonnant que les prix aient augmenté et que la rareté ait fait son œuvre.

Quand tout est parfait, il faut alors prévoir payer une prime importante. Selon la municipalité et la réputation de ses lacs, le prix médian des chalets vendus situés au bord de l’eau peut facilement être de 60 % à 100 % plus élevé que celui de chalets qui ne le sont pas.

Malgré toutes ces considérations, pour réussir son coup dans la recherche d’un chalet de bord de l’eau, il faut savoir apprécier la nature pour ce qu’elle est et garder de la flexibilité, car toutes les cases sont rarement cochées.

La beauté des lieux et la sensation unique de se trouver au bord d’un lac doit l’emporter. Pentes abruptes, rochers, aiguilles de pin, feuilles séchées, herbe ou sable – tout concourt à créer cette expérience. Il faut savoir pondérer selon des facteurs qui ont de l’importance.