Télétravail: les défis des PME
La recrudescence des cas de COVID-19 au Québec depuis septembre, et les mesures sanitaires qui en découlent, rendent très difficile la vie des petites et moyennes entreprises (PME), dans la région comme dans l’ensemble de la province.
Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), en date du 3 novembre, au Québec, le ralentissement des activités des entreprises se poursuit à la vitesse grand V. Alors que le 19 octobre, 74% des PME étaient complètement ouvertes, deux semaines plus tard, elles étaient à 69%. 46% avaient retrouvé tous leurs employés, versus 49% il y a deux semaines, et 32% enregistraient à nouveau des ventes normales, en baisse de 3% comparativement au 19 octobre.
Par ailleurs, les PME du secteur de l’hébergement et de la restauration (hôtels, restaurants, etc.) ne sont que 11% à avoir retrouvé des niveaux de ventes normaux pour cette période de l’année. Cette proportion passe à 9% dans le secteur des arts et des loisirs, comme les gymnases et les salles de spectacle.
Cette fragilisation des PME rend encore plus difficile leur nécessaire adaptation au contexte sanitaire, surtout qu’avec la saison froide, plusieurs s’attendent à ce que la 2e vague de contagion s’accentue.
Le télétravail, pas pour tout le monde
Selon la FCEI, le principal défi auquel les PME sont confrontées est l’institution du télétravail auprès de leurs employés. C’est que dans certains secteurs, cette pratique n’est pas toujours appropriée, ni même possible.
« La majorité des PME québécoises (64%) affirme ne pas l’avoir implanté, car leur modèle d’affaires ne s’y prête pas. C’est logique, un garagiste ne peut changer des pneus et une coiffeuse ne peut couper les cheveux de ses clients via vidéoconférence », souligne François Vincent, vice-président Québec à la FCEI.
Dans la MRC des Laurentides, le constat est le même, selon le directeur général de la Corporation de développement économique (CDE). « Le télétravail, ça peut être bénéfique quand ça s’y prête: en comptabilité ou en administration, par exemple. Mais dans les faits, beaucoup de PME ne peuvent pas prendre le virage. Dans le secteur manufacturier ou agroalimentaire, ça se passe sur les lieux de travail, pas ailleurs », soutient Paul Calce.
À ses yeux, la culture même de l’entreprise est aussi pour beaucoup dans cette tiédeur à adopter le télétravail. « Certaines PME qui font de la vente, par exemple, faisaient vraiment tout sur place, en magasin. Avec leur chiffre d’affaires, elles n’avaient pas besoin d’aller vers le numérique: mais maintenant, avec la COVID, elles n’ont pas le choix », dit-il.
« Certains ont tellement retardé que même leur facturation se faisait encore à la mitaine! Ils n’étaient pas prêts à faire le virage, car c’était une trop grosse charge de travail d’adapter toute leur façon de faire. »
-Paul Calce
Le domaine dans lequel la PME évolue a clairement une incidence sur ce basculement en télétravail. D’après les données recueillies par la FCEI, dans le secteur de la fabrication, seulement 26% des entreprises ont réussi à transférer la plupart ou certaines responsabilités en télétravail. Cette proportion monte à 34% dans la construction, à 37% dans le commerce de gros et à 47% dans les services professionnels.
De nombreux coûts à assumer
Autre frein important pour les PME voulant se convertir au télétravail: les coûts. Transférer à distance une partie du travail implique nécessairement une mise à jour de logiciels importante pour permettre le télétravail, comme installer les Zoom et Microsoft Teams de ce monde. Plusieurs PME n’ont tout simplement pas les moyens d’investir dans ces mises à jour, selon M. Calce.
« On a reçu 51 demandes, depuis le printemps, de PME qui voulaient accéder au fonds rendu disponible par le gouvernement pour le virage numérique. On a pu en financer seulement une vingtaine. Les autres n’avaient ni les formations ni les outils nécessaires pour pouvoir en bénéficier, ils partaient de trop loin côté technologie », avance-t-il.
Là encore, la FCEI rejoint la CDE des Laurentides. Rappelant qu’au Québec, 7 PME sur 10 ont moins de 10 employés, le vice-président François Vincent soutient que pour ces entreprises, il peut être plus complexe et aussi plus coûteux d’entreprendre un virage vers le télétravail.
« C’est encore plus difficile en contexte de crise, parce qu’elles ont connu une diminution vertigineuse de leurs ventes et peinent encore aujourd’hui à retrouver leur rythme de croisière. De plus, même si la cohésion du personnel peut être facilitée lorsqu’il s’agit d’une petite équipe de travail, force est de constater qu’à distance, cela représente un défi supplémentaire pour des propriétaires d’entreprise pris dans une crise sans précédent », conclut-il.
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